Israël craint une « vague » d’attaques
Radio-Canada
Israël a commencé mercredi à enterrer ses morts et à traquer des proches d'un Palestinien auteur d'une attaque qui a fait cinq morts près de Tel-Aviv, la troisième en une semaine dans le pays, faisant craindre une nouvelle « vague » de violence.
Mardi soir, un Palestinien de Cisjordanie occupée a ouvert le feu sur la foule en circulant en voiture dans la ville juive orthodoxe de Bnei Brak, et celle voisine de Ramat Gan, avant d'être abattu par les forces de l'ordre.
L'attaque a fait cinq morts, dont deux ouvriers ukrainiens arrivés en Israël avant la vague récente de réfugiés liée à l'invasion russe de l'Ukraine, et un policier arabe israélien, Amir Khoury, qui a participé à l'opération pour abattre l'assaillant et qui a été qualifié de héros par le gouvernement.
Mercredi, les funérailles des deux autres victimes, Yaakov Shalom et le rabbin Avishai Yehezkel, ont eu lieu à Bnei Brak. Yehezkel s'était marié il y a un an et demi, il avait un fils de 2 ans et sa femme était enceinte, a déclaré à l'Agence France-Presse David Numa, l'un de ses proches.
Les corps des deux Ukrainiens, dont l'identité n'a pas été confirmée, doivent être rapatriés dans leur pays alors que l'oraison funèbre du policier, originaire de la ville de Nof Hagalil, près de Nazareth (nord), est prévue jeudi.
Dans la foulée de l'attaque, l'armée a déployé des renforts en Cisjordanie occupée et multiplié les arrestations mercredi, notamment de membres de la famille de l'auteur de l'attaque, Dia Hamarshah, un Palestinien du village de Yaabad, dans le nord de la Cisjordanie, qui a passé quatre ans dans les prisons israéliennes.
Le mouvement islamiste armé Hamas – au pouvoir dans la bande de Gaza, mais comptant aussi des sympathisants en Israël, à Jérusalem et en Cisjordanie – a salué l'attaque, vigoureusement condamnée toutefois par le président palestinien Mahmoud Abbas, l'Organisation des Nations unies (ONU), la France, les États-Unis et l'Égypte, notamment.
Plus tôt cette semaine, M. Abbas s'était entretenu avec le roi de Jordanie, pays garant des lieux saints musulmans à Jérusalem, dans l'espoir d'éviter des débordements lors des grands rassemblements dans la Ville Sainte liés au mois du jeûne de ramadan, qui doit débuter ce week-end.
D'ailleurs, le président israélien Isaac Herzog s'est rendu mercredi en Jordanie pour rencontrer le roi Abdallah II. Le fait que des dirigeants musulmans rencontrent des dirigeants juifs et israéliens est une alternative à l'abîme de la haine, a déclaré sur place le président israélien, selon ses services.