
Irma Levasseur, la première Canadienne française à devenir médecin
Radio-Canada
Irma Levasseur naît en 1877 à Québec dans un milieu intellectuel et « bouillonnant ». Selon Karine Gagnon, son intérêt pour la médecine vient du fait que sa mère a perdu trois enfants en couche. « À partir de ce moment, je crois qu’elle a souhaité non seulement faire de la médecine, mais de la médecine pour enfants. »
Elle termine ses études à l’Université du Minnesota en 1900. « Au Québec, elle n’a pas le droit, étant donné qu’elle est une femme, de pratiquer la médecine », rappelle Karine Gagnon. Devant l’Assemblée nationale, elle plaide pour qu’un projet de loi lève cette interdiction. Cette loi privée voit le jour en 1903.
Par la suite, Irma Levasseur se spécialise en pédiatrie en France et en Allemagne. À son retour, elle a l’idée de fonder l’Hôpital Sainte-Justine, à Montréal. « Elle va réussir à réunir des médecins et des femmes de la bourgeoisie autour de sa cause », affirme Karine Gagnon.
Infatigable, elle répond à l’appel du gouvernement canadien pour soigner une épidémie de typhus en Serbie lors de la Première Guerre mondiale. « Elle est la seule femme [médecin] évidemment. »
À son retour, elle rallie des collègues qui croient à la pédiatrie pour fonder l’Hôpital de l’Enfant-Jésus, en 1923. À cette époque, le clergé est très présent dans les hôpitaux. À l’insu d’Irma Levasseur, la direction de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus leur est confiée; elle se retire alors de l’établissement.
Elle se consacre alors à la pratique privée. Peu à peu, elle s’isole de la vie publique.
La contribution d’Irma Levasseur à la santé publique du Québec est immense. Cependant, cette pionnière n’est pas connue du grand public. Karine Gagnon donne les raisons qui expliquent cette lacune.