Iran : tensions à Toronto alors que des militants exposent des proches du régime au Canada
Radio-Canada
Alors que les soulèvements se poursuivent en Iran, les tensions entre les partisans du régime et ceux qui aspirent à la révolution se font sentir dans la diaspora iranienne. À Toronto, des militants anti-régime ont décidé d’exposer les proches du gouvernement qui, selon eux, vivent en toute impunité au Canada.
Cet homme m’a envoyé, avec beaucoup d’autres étudiants, en prison, lance Ardeshir Zarezadeh, un avocat torontois d’origine iranienne, en pointant l'écran de son ordinateur.
Sur le site de son organisme, le centre international des droits humains, se trouve la photo de Morteza Talaei, l’ancien chef de la police de Téhéran et officier du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), aperçu sur un tapis roulant, dans un gymnase de Richmond Hill, en Ontario, en janvier.
Depuis le début du soulèvement en Iran, M. Zarezadeh appelle les membres de la diaspora iranienne au Canada à lui faire parvenir des informations concernant les proches du régime iranien qui visitent ou vivent au Canada afin de les exposer sur son site internet.
Nous savons tous que beaucoup de personnes affiliées au régime iranien vivent au Canada. Ils vont et viennent. [...] Ils profitent de la vie au Canada, soutient l’avocat qui a passé près de 6 ans dans les prisons iraniennes pour son implication dans les mouvements étudiants.
Pour Mohammad Tajdolati, il ne fait aucun doute que la présence des partisans du régime iranien au Canada exacerbe les tensions au sein de la diaspora iranienne depuis le début du soulèvement. On a une expression en Iran que le Canada est le paradis du régime, affirme le journaliste iranien basé à Toronto.
Le 29 octobre, dans un discours que la diaspora attendait depuis longtemps, le premier ministre Justin Trudeau a promis de maintenir les sanctions contre le régime iranien et ses dirigeants.
« Nous savons qu’il y a des gens aujourd’hui au Canada qui ont bénéficié de ce régime horrible et corrompu et qui se cachent au milieu de la communauté en bénéficiant des possibilités qu’offre le Canada. Ils utilisent les richesses qu’ils ont volées aux Iraniens. Nous disons : c’est assez. »
Une promesse reçue avec scepticisme par M. Zarezadeh. Le militant affirme avoir contacté le gouvernement fédéral à plusieurs reprises au cours des dernières années pour dénoncer la présence de proches du régime sur le territoire canadien, mais aucune mesure concrète n' a été prise par Ottawa.