Irak : les exportations de pétrole en mars battent un record vieux de 50 ans
Radio-Canada
L'Irak, dont l'or noir est la première source de revenus, a battu un record vieux d'un demi-siècle en mars en exportant pour 11,07 milliards de dollars de pétrole, dans un contexte de hausse des prix tirés vers le haut notamment par la guerre en Ukraine.
Deuxième pays exportateur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), l'Irak a exporté 100 563 999 barils pour des ventes s'établissant à 11,07 milliards de dollars, soit le revenu le plus élevé jamais réalisé depuis 1972, juste avant le premier choc pétrolier de 1973, a expliqué Bagdad dans un communiqué, ajoutant que le pays avait produit en moyenne 3,244 millions de brut par jour en mars.
Il s'agit de données préliminaires, mais les chiffres définitifs ne varient généralement pas ou peu, a indiqué samedi à l'Agence France-PresseAFP un responsable qui a requis l'anonymat.
En février, les recettes pétrolières avaient déjà atteint un plus haut seuil en huit ans, à 8,5 milliards de dollars avec des exportations quotidiennes de 3,3 millions de barils de pétrole. L'Irak dispose d'immenses réserves d'hydrocarbures et tire 90 % de ses revenus de la vente de pétrole.
Dans le contexte de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les prix de l'énergie ont tendance à grimper, tandis que les pays producteurs de pétrole limitent leur offre. La Russie est le deuxième plus gros exportateur de pétrole au monde, derrière l'Arabie saoudite.
Jeudi, les 13 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétroleOPEP, menés par Riyad et leurs dix alliés conduits par Moscou (Organisation des pays exportateurs de pétroleOPEP+), ont convenu d'ajuster à la hausse la production totale mensuelle de 432 000 barils par jour pour le mois de mai, ignorant ainsi les appels à alléger la pression sur les prix induite par la guerre en Ukraine.
Le président américain, Joe Biden, a dans le même temps ordonné de puiser un million de barils par jour dans les réserves stratégiques de pétrole, et ce pendant six mois, une initiative sans précédent dans l'histoire américaine pour tenter de juguler la flambée des prix à la pompe.
Vendredi, le prix du baril se situait autour de 100 $.
Le prix du baril et les revenus du pétrole sont des données cruciales pour le gouvernement irakien dans la préparation du budget, dans un pays de 41 millions d'habitants frappé par des difficultés économiques et qui attend toujours de grands projets d'infrastructures après des décennies de guerre.