Invoquer les mesures d’urgence était « excessif » dit le négociateur de la ville d'Ottawa
Radio-Canada
Celui qui a négocié au nom de la Ville d’Ottawa avec des organisateurs du convoi de camionneurs qui a bloqué le centre-ville de la capitale pendant plusieurs semaines, estime que la décision du premier ministre Justin Trudeau d’invoquer la Loi sur les mesures d’urgence était prématurée.
Il s'agit d'une marque noire dans l'histoire du Canada, a déclaré Dean French à propos de la décision prise le 14 février au lendemain qu’un accord entre la Ville et les camionneurs ait été rendu public.
L'histoire montrera que c'était une réaction excessive.
L’invocation de la Loi sur les mesures d’urgence a donné aux autorités des pouvoirs temporaires étendus, notamment la possibilité de geler les comptes bancaires et les cartes de crédit des manifestants et d'obliger les entreprises de dépanneuses à les aider à dégager les véhicules. La participation à tout événement considéré comme un rassemblement illégal, comme la manifestation du convoi d'Ottawa, est également devenue illégale.
La semaine dernière, des procès-verbaux ont révélé que le premier ministre avait invoqué la loi – une mesure sans précédent – un jour après avoir été informé d'une « percée » potentielle dans la crise par son conseiller à la sécurité nationale.
Le bureau du ministre de la Sécurité publique du Canada a déclaré plus tard que le procès-verbal faisait référence à des négociations menées par la Ville d'Ottawa qui avaient finalement échoué après avoir été désavouées par de nombreuses personnes associées au convoi.
Le gouvernement a considéré le résultat de ces négociations comme un facteur dans la décision d’invoquer la Loi sur les mesures d’urgence, a ajouté le bureau du ministre.
Pourquoi le cabinet de Trudeau n'aurait-il pas attendu le dimanche soir [13 février] pour dire:« [le maire d'Ottawa Jim Watson], un maire très crédible et respecté, a une entente. Attendons simplement deux ou trois jours pour voir si cette résolution pacifique fonctionne. Si ce n'est pas réel, alors passons à la vitesse supérieure, a déclaré M. French mercredi à l’émission de CBC Power & Politics.
M. French a indiqué avoir approché le maire d’Ottawa, Jim Watson, pour aider à résoudre la crise le 10 février, soit quatre jours avant l'entrée en vigueur de la Loi sur les mesures d'urgence.