Interdire le cellulaire dans les classes n’est pas une solution, selon de jeunes francos
Radio-Canada
Une école de la côte Sunshine, en Colombie-Britannique, constate de meilleurs résultats scolaires et des aptitudes sociales améliorées depuis qu’elle a banni le téléphone cellulaire en classe. Est-ce une pratique appelée à être reproduite? Des élèves de l’école Jules-Verne espèrent que non.
Le personnel de l’école secondaire Chatelech de Sechelt, sur la côte Sunshine, a remarqué que le niveau de concentration en classe était accru et qu'il y avait moins d'intimidation. Certains croient que d’autres écoles devraient s’inspirer de cette politique.
La directrice des communications du Conseil scolaire francophone, Pascale Cyr, indique par écrit que le CSF n’a pas de politique sur l’utilisation des cellulaires. Les écoles établissent leurs lignes directrices en cette matière, selon leurs besoins et les circonstances, les intègrent souvent dans leur code de conduite, précise-t-elle.
À l’école Jules-Verne de Vancouver, le code de vie stipule que les outils électroniques non fournis par le conseil scolaire francophone sont interdits à l’école durant les heures d’instruction. Il semble toutefois y avoir une certaine tolérance.
Cinq élèves de 11e année de l'école Jules-Verne, rencontrés dans un parc près de l’école s’entendent pour dire que qu'une interdiction stricte des téléphones portables dans les écoles n’est pas la solution. Voici un résumé de leurs propos.
Iman voit le cellulaire comme un outil important, mais elle admet qu’il cause de la distraction. Elle croit qu’en général, les élèves n’utilisent pas trop les cellulaires pendant les périodes d’instruction, mais que l’interdiction serait une mauvaise idée.
Moi je serais inquiète. Juste dans des cas d'urgence, de problèmes scolaires ou problèmes entre amis, je serais inquiète pour tous ceux qui sont dépendants de leur téléphone parce que c'est une partie très importante de la vie sociale et la vie en général quotidienne des élèves à l'école. [...] Personnellement, je trouve que si mon téléphone était interdit à l’école, surtout dans notre société aujourd’hui, moi mon anxiété augmenterait extrêmement.
Miles hésiterait à attribuer une amélioration des notes et une augmentation des interactions sociales à la simple interdiction du cellulaire. Il ajoute que la plupart du temps, la règle interdisant l'utilisation du cellulaire pendant les heures d’instruction est respectée.
Quand on lui demande comment il réagirait si le cellulaire était interdit, il répond : Non! Ça m’apporterait beaucoup de stress, j’oublierais mon téléphone dans mon casier, dans mon sac, je le perdrais, indique l’élève. Il croit qu’éliminer le cellulaire, c’est comme de masquer le problème sans trouver de solutions.