
Influenceurs immobiliers: faire croire aux millions faciles sur TikTok et Instagram
Le Journal de Montréal
Rien de plus facile en 2024 que d’attirer des jeunes sur TikTok en leur vendant le rêve de devenir millionnaire. Des influenceurs immobiliers sont devenus experts en la matière, comme le jeune Cory Albert ou l’ex-détenu Jocelyn Grégoire, sans qu'aucune autorité compétente n'intervienne.
L’influenceur-taulard de 49 ans promet d’«aider les gens à se libérer financièrement» dans son livre De bum à millionnaire, publié en 2020. Son groupe «Mordus d’immobilier» compte 107 000 membres dans Facebook.
L’ex-détenu a fait de la taule en 2008 pour conduite dangereuse ayant causé des lésions corporelles. Il reconnaît dans son livre avoir eu des liens avec le crime organisé; il a déjà été arrêté en possession de 90 000$ cash et d’une balance avec des traces de cocaïne.
Grégoire se présente sur LinkedIn comme investisseur, multientrepreneur et formateur dans le domaine de l’immobilier. Le jeune bum, prétend-il, est devenu un homme d’affaires intègre.
Ses publications sur internet donnent à voir un mode de vie luxueux. L’été dernier, l'influenceur faisait la promotion de rencontres nommées «Mastermind du Captain Joce» tenues sur un ponton qui fend les eaux du bassin Chambly, en Montérégie.
Grégoire reçoit aussi régulièrement chez lui, tout près du ponton, une trentaine d’investisseurs immobiliers par soir. Ces événements se nomment «Immo, bière & pizza» et visent les mêmes «entrepreneurs allumés» qui aiment naviguer.
Depuis un an, l’influenceur est accusé par l’Autorité des marchés financiers (AMF) de placements illégaux, d’exercice illégal d’activités de courtage hypothécaire et d’exercice illégal de courtage en valeurs mobilières.
Le tribunal a récemment validé certaines de ces accusations dans une décision qui empêche Grégoire de mener ses activités de courtier hypothécaire. Le fond de l’affaire n’est toujours pas tranché.
L'homme de 49 ans a aussi fait l’objet de reportages en 2020. Une quinzaine de petits investisseurs l’accusaient d’avoir utilisé son image de marque et sa notoriété pour monter une «escroquerie» liée à la vente de franchises.