Inflation et taux directeur: le marché immobilier montréalais accuse le coup
Le Journal de Montréal
La dernière pause du taux directeur décidée par la Banque du Canada n’a pas eu l’effet escompté sur l’immobilier, particulièrement dans le marché montréalais dont les ventes résidentielles ont ralenti en octobre dernier.
C’est tout du moins ce qu’a constaté Charles Brant, directeur du Service de l’analyse de marché de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ).
«La combinaison de plusieurs facteurs négatifs contribue à raviver un sentiment de prudence et favorise les reports de projet d’achat», a-t-il expliqué. «Il faut souligner les incertitudes créées par le ralentissement rapide de l’économie et la plus grande difficulté à accumuler ou à maintenir un niveau d’épargne suffisant pour parer à toutes éventualités.»
Les ventes résidentielles dans le Grand Montréal se sont chiffrées à 2675 en octobre 2023, ce qui représente une baisse de 2% par rapport au même mois de 2022. Il s’agit cependant du deuxième plus bas niveau d’activité enregistré pour cette période de l’année.
Les achats de propriété ont chuté dans les secteurs de la Rive-Nord de Montréal (-12%), de Laval (-17%), de Vaudreuil-Soulanges (-19%) et de Saint-Jean-sur-Richelieu (-30%). À l’inverse, l’île de Montréal (+7%) et la Rive-Sud (+8%) sont toujours attirantes.
Les unifamiliales ont été un peu plus boudées (-6%) en comparaison de l’année passée, tandis que les ventes de petites propriétés à revenus ont augmenté de 10%. Les ventes de copropriétés sont restées stables.
En général, l’ensemble des prix médians ont progressé en octobre comparé au même mois de 2022. Les unifamiliales ont affiché un prix de 545 000$ (+7%), les plex de 735 000$ (+5%) et les copropriétés de 390 000$ (+3%).
Une fois de plus, le marché immobilier de Québec résiste encore et toujours aux tempêtes en réussissant à maintenir une forte activité.
«Le marché de Québec continue d’impressionner par son imperméabilité aux pluies de mauvaises nouvelles à l’échelle nationale. Cette résilience s’appuie sur la robustesse de l’économie de la région, mais aussi sur le niveau des prix des propriétés», a souligné M. Brant.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.