Inflation et hausses salariales : vous avez le « gros bout du bâton »
Radio-Canada
Aviez-vous l’impression que votre pouvoir d’achat en prenait pour son rhume mercredi? Statistique Canada nous apprenait que l’inflation a bondi de 5,1 % sur une année en janvier au Canada et que, pendant ce temps, les salaires progressaient seulement de 2,4 %. Les employés, syndiqués ou non, veulent gagner plus cher pour faire face à la hausse des prix.
Quand ça achoppe présentement aux tables de négociation, c’est souvent sur la question des salaires, observe le secrétaire général de la Fédération des travailleurs du Québec. Denis Bolduc croit qu’il s’agit d’un retour du balancier après des hausses salariales faméliques dans la dernière décennie.
Des négociations dans le secteur privé ont abouti récemment à des gains substantiels. La pénurie de main-d'œuvre offre une occasion qui ne passe pas souvent.
Fin janvier, le Syndicat des travailleurs et travailleuses de Soucy International à Drummondville obtenait un rattrapage salarial de 22 % pour 2022 ainsi que des hausses de 2,5 à 3 % pour les quatre années suivantes – avec possibilité d’un ajustement à l’inflation jusqu’à 4 %. Le salaire de base passera de 20,29 à 27,46 dollars l’heure en 2026.
Sans dire que l'employeur était à genoux, affirme le président du syndicat Paul Ferron, il était conscient que s’il voulait retenir ses employés d’expérience, il devait y mettre le prix.
« Les travailleurs se rendent compte qu’ils vont pouvoir faire face à leurs obligations. »
Autre exemple : le taux horaire de base à l’embauche chez Olymel à Saint-Hyacinthe est passé récemment de 16,37 à 20,50 dollars, un bond de 25 %.
À Saguenay, la Fromagerie Boivin augmentera la rémunération de ses travailleurs de 10 % cette année. Son directeur général, Luc Boivin, explique qu’il s’agissait d’une nécessité puisque son usine était à effectif plus que réduit.
Le secteur agroalimentaire est un secteur où la capacité d'augmenter les salaires peut être plus faible, dit-il. Sauf que là, présentement, on n'a pas le choix. C'est ce qui crée globalement l'inflation dans le secteur laitier.