Ineos s'engage à vitesse réduite sur les voitures à hydrogène
TVA Nouvelles
Dans un centre d'essais qui se déploie en pleine campagne anglaise, un 4x4 Grenadier à moteur à hydrogène fabriqué par Ineos s'agrippe aux routes accidentées, pour démontrer ses capacités tout-terrain.
Ce nouveau véhicule se veut adapté à l'objectif de neutralité carbone du Royaume-Uni, d'autant que les moteurs à hydrogène sont considérés comme encore moins polluants que ceux qui fonctionnent à batterie électrique. Mais il est encore bien loin de la production en série.
En cause: le manque d'infrastructures pour faire le plein, les coûts élevés pour isoler l'hydrogène sous forme pure, alors même que c'est l'élément le plus présent sur la Terre, et un manque de volonté du gouvernement britannique comparé à d'autres pays européens.
Faire ce prototype était «une évidence» pour Ineos, a confié à un groupe de journalistes cette semaine Lynn Calder, la directrice générale d'Ineos Automotive, filiale du groupe de pétrochimie et propriété du milliardaire anglais Jim Ratcliffe, à qui appartient par ailleurs le club de football Manchester United.
Les véhicules à hydrogène fonctionnent grâce à une forme pure du gaz combinée à de l'oxygène dans une cellule à combustion qui génère de l'électricité, et ne dégage que de la vapeur d'eau.
Ils permettent un rayon de trajet plus étendu et se rechargent plus facilement que les véhicules électriques.
Des bus fonctionnant à moteur à hydrogène, des camions et des fourgonnettes sont d'ailleurs déjà sur le marché, fabriqués par un petit nombre de constructeurs comme Hyundai, Renault, Toyota et Vauxhall.
Mais Ineos Automotive, une start-up, estime n'avoir pas encore les reins financiers assez solides pour soutenir le déploiement d'une telle technologie dans l'environnement actuel: il faudra attendre au moins la prochaine décennie et elle va d'ici là «garder au chaud» son prototype, avertit Mme Calder.
En attendant, l'entreprise prévoit de lancer un modèle électrique 4x4 en 2027, la Fusilier, à l'heure où le gouvernement britannique a mis sous pression les constructeurs pour décarboner leur production.