Indemnisation des enfants autochtones : des députés de l’Est fustigent Ottawa
Radio-Canada
À la suite de la décision d'Ottawa de faire appel de la décision de la Cour fédérale lui enjoignant d'indemniser les enfants des Premières Nations retirés de leur foyer, des députés fédéraux de l'Est-du-Québec fustigent le gouvernement Trudeau.
Le jugement de la Cour fédérale a confirmé deux décisions historiques du Tribunal canadien des droits de la personne, qui avait conclu en 2016 qu'Ottawa avait fait preuve de discrimination envers les enfants des Premières Nations en sous-finançant sciemment les services à l'enfance et à la famille pour ceux qui vivent dans les réserves.
Le tribunal a déclaré que chaque enfant des Premières Nations ainsi que leurs parents ou grands-parents qui ont été séparés en raison de ce sous-financement chronique étaient admissibles à recevoir 40 000 $ en compensation fédérale, soit le montant maximal qu'il pouvait accorder.
On estime qu'environ 54 000 enfants et leurs familles pourraient être admissibles, ce qui signifie qu'Ottawa pourrait devoir payer plus de 2 milliards de dollars.
Dans une déclaration conjointe, la ministre des Services aux Autochtones, Patty Hajdu, le ministre des Relations Couronne-Autochtones, Marc Miller, et le ministre de la Justice, David Lametti, ont déclaré que le gouvernement du Canada et les parties, la Société de soutien à l'enfance et à la famille des Premières Nations et l'Assemblée des Premières Nations annoncent que nous avons convenu de travailler ensemble dès aujourd’hui afin d’en arriver à une résolution globale d'ici décembre 2021 sur les questions en suspens.
La députée bloquiste de Manicouagan et porte-parole de son parti en matière d’Affaires autochtones, Marilène Gill, se dit extrêmement déçue du comportement d'Ottawa, dans ce dossier.
S'il y avait vraiment une volonté forte de réconciliation, le gouvernement octroierait aux enfants et aux familles ce qui leur est dû, tranche la députée nord-côtière.