Inconduite sexuelle : les salaires des militaires visés ont coûté jusqu’à 720 000 $
Radio-Canada
Les contribuables canadiens ont dépensé entre 639 000 $ et 720 900 $ pour les salaires d'officiers militaires de haut rang qui ont été mis en congé ou démis de leurs fonctions à la suite de révélations d’inconduite sexuelle dans l'armée, révèle une analyse de CBC.
CBC News a retrouvé les échelles salariales de huit chefs militaires ainsi que le temps qui s'est écoulé depuis qu'ils ont été démis de leurs fonctions. Certains d'entre eux sont en congé payé, d'autres en transition professionnelle hors de l'armée, d'autres encore ont été placés à divers postes au sein des Forces canadiennes.
Bien qu'il soit difficile de donner un chiffre précis compte tenu du peu d'information accessible au public, l'analyse indique que le gouvernement fédéral a dépensé entre 639 000 $ et 720 000 $ en salaires pour ces hauts gradés depuis qu'ils ont été démis de leurs fonctions de direction.
Le ministère de la Défense nationale (MDN) rappelle que tous les militaires ont droit à leur salaire pendant que les enquêtes sont menées à leur sujet. Il affirme aussi que la loi canadienne garantit qu'un employeur ne peut pas punir les employés à moins qu'ils aient été reconnus coupables.
L'analyse de la CBC ne tient pas compte des personnes qui ont pris leur retraite, qui ont été démises de leurs fonctions et placées dans d'autres postes d'état-major ou qui ont utilisé leurs vacances pour couvrir la totalité de leur congé temporaire.
L'ancien chef d'état-major de la Défense, le général à la retraite Jonathan Vance, touche sa retraite et attend son procès pénal après avoir été accusé d'entrave à la justice. Le salaire de M. Vance avant sa retraite, en juillet 2020, s’établissait entre 260 600 $ et 306 500 $, selon un décret.
Le montant des salaires ainsi que le nombre d'officiers faisant l'objet d'une enquête reflètent l'ampleur de la crise des inconduites sexuelles dans l'armée canadienne, observe Megan MacKenzie, de l'Université Simon Fraser.