
Incitation à des contacts sexuels: il voulait apprendre à un couple atteint de déficience intellectuelle «à faire l'amour»
TVA Nouvelles
Un préposé aux bénéficiaires qui a «entrepris» d’enseigner à un jeune couple atteint de déficience intellectuelle comment faire l’amour et qui en est devenu «obsédé» a écopé, jeudi, d’une peine d’emprisonnement de 30 mois.
Les victimes de Yves Fournier, 54 ans, se sont rencontrées au printemps 2018. Bien que Éric et Sandrine (prénoms fictifs) soient alors âgés de la vingtaine, ils résidaient dans des ressources adaptées, puisque leur âge mental correspondait à celui d’enfants de 11 et de sept ans.
Désirant faire l’amour avec sa copine, Éric a demandé à Fournier, qu’il considérait comme son père, s’il pouvait utiliser sa résidence. Comme il n’avait pas d’expérience, il a aussi demandé à l’homme de lui apprendre comment faire.
C’est de cette façon que l’accusé s’est incrusté au cœur de la relation intime du jeune couple.
Hier, la poursuivante, Me Andréanne Sirois, a expliqué que la suggestion commune proposée au tribunal tenait compte du fait que Fournier avait abusé de la vulnérabilité de ses victimes, mais aussi des conséquences importantes que ces gestes avaient eues sur leur vie.
«Éric a peur de croiser l’accusé. Il a vécu des problèmes de sommeil, d’anxiété et il a beaucoup de colère. Sandrine a peur, elle aussi, de croiser son agresseur et lorsqu’elle voit un homme chauve, elle craint que ce soit l’accusé», a souligné la poursuivante.
Avant d’entériner la suggestion, la juge Sarah-Julie Chicoine a demandé à Fournier s’il avait quelque chose à dire.
«Après tout ce temps, je réalise que j’ai fait des erreurs. Je regrette ce qui s’est passé avec les victimes. Ce n’était pas voulu, mais ça s’est fait malgré tout pis je ne leur en veux pas», a-t-il laissé tomber en ajoutant qu’il espérait pouvoir obtenir de l’aide.
«Vous avez commis des gestes qui font en sorte que maintenant, vos victimes ont plus de difficulté à faire confiance. Je tiens toutefois à souligner leur courage. Elles étaient prises avec cette situation-là, mais elles ont réussi à en parler et sont allées de l’avant», a dit la présidente du tribunal en ajoutant qu’elle souhaitait que «leur passage à la cour puisse aider à leur guérison».