Importation de drogues: un Montréalais piégé par un agent double
TVA Nouvelles
Un Montréalais a écopé de 63 mois de prison aux États-Unis pour avoir tenté d’importer 500 kilos de cocaïne de l’Amérique du Sud afin de payer d’importantes dettes liées à ses problèmes de jeux.
« Ma seule maladie était de jouer. Je pariais jusqu’à 10 000 $ par parties. J’ai commencé à emprunter à toutes les mauvaises personnes de la ville et à payer jusqu’à 10 % par semaine en intérêts », a dit Georges Yaghmour dans une lettre lue à la cour dont Le Journal a obtenu une copie.
Un juge du Vermont a condamné mercredi l’homme de 40 ans à 63 mois de prison pour complot et possession en vue de distribuer de la cocaïne.
Cette affaire a commencé en décembre 2019 lorsque Yaghmour et des complices ont rencontré dans un hôtel de Burlington un passeur de drogue proposant d’acheminer de la cocaïne d’Amérique du Sud au Canada, en passant par le Vermont. Sans le savoir, ils avaient devant eux un agent d’infiltration de la Drug Enforcement Administration (DEA).
Ses partenaires et lui étaient prêts à payer un million de dollars en échange d’une livraison de 500 kilogrammes de cocaïne, selon des documents judiciaires. Deux semaines plus tard, des complices ont versé 150 000 $ US pour conclure l’affaire.
Au total, ils ont versé plus de 570 000 $ US en paiement pour des services de livraison, qui étaient en fait une couverture de la DEA. L’agence américaine a aussi saisi plus de 300 kg de cocaïne.
Yaghmour assure avoir commis ce crime dans l’unique but de rembourser ses dettes de jeu, ont plaidé ses avocats. Il devait plus de 600 000 $ surtout « à des personnes peu recommandables associées au crime organisé ».
Ses proches recevaient constamment des menaces. Le restaurant familial Ezo qui appartenait à sa mère, Elizabeth Daou, a d’ailleurs été la cible de cocktails Molotov, de coups de feu et d’incendies criminels, à plusieurs reprises à partir de 2010. Le calvaire a pris fin lorsqu’il a été arrêté en novembre 2020, en Floride.
L’opération d’importation de drogue ratée à laquelle participait Georges Yaghmour a eu d’autres répercussions, dont l’enlèvement médiatisé d’un couple de grands-parents. Le Montréalais nie toutefois avoir tout lien avec ce kidnapping, selon les documents de cour.