Immigration francophone : une priorité pour Ottawa et Fredericton, mais les défis restent
Radio-Canada
Les récentes données de Statistique Canada sur le déclin du poids démographique des francophones au pays viennent jettent les projecteurs sur les cibles à atteindre en matière d’immigration francophone. Ottawa et Fredericton s'entendent pour dire qu'il s'agit d'une priorité, mais des organismes d'intégration des nouveaux arrivants soulignent que les défis de rétention des immigrants sont énormes.
Le ministre fédéral des Affaires gouvernementales, de l'Infrastructure et des Collectivités, Dominic LeBlanc, affirme que le gouvernement fédéral reconnaît pleinement le besoin d’augmenter les immigrants francophones qui vont demeurer hors Québec.
Actuellement, la cible de nouveaux arrivants francophones hors Québec est de 4,4 % par année. Le Canada n’a jamais atteint cette cible, établie depuis 2003.
Certains organismes, comme la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada, demandent que ces cibles augmentent entre 12 % et 20 % d’ici quelques années.
Nous reconnaissons le défi et nous allons nous mettre à l'ouvrage, pour augmenter de beaucoup, non seulement les cibles, mais les résultats, lance Dominic LeBlanc.
Le défi c'est d'augmenter et d’une façon très importante et continue les immigrants francophones qui viennent en région, mais qui demeurent dans les régions de communautés de minorités linguistiques, qui ne se retrouvent pas tous à Montréal, à Québec ou à Longueuil dans quelques mois!, soutient le ministre.
Pour la directrice du Centre d'accueil, d'intégration et d'établissement des nouveaux arrivants de la Péninsule acadienne (CAIENA), Monika Mallais, c’est justement là où les gouvernements doivent en faire plus. L’organisme fait plusieurs demandes de financement pour l’aider à mener à bien sa mission d’intégration des nouveaux arrivants.
Elle explique que la grande majorité des immigrants qui choisissent la Péninsule acadienne sont francophones. Toutefois, leur intégration est parfois difficile, car il faut jongler avec les problèmes de logement, d’accès aux médecins de famille, d’accès à des services de garde et du manque de transport en commun.
On en a qui sont retournés dans leur pays et il y en a qui vont plus dans les grands centres, par rapport qu’il y a un peu plus de services vis-à-vis le transport en commun, au niveau de la garderie, toutes des choses qui font en sorte que dans la Péninsule acadienne, peut-être qu’on a un manque vis-à-vis ce niveau-là, dit Monika Mallais.