Immigration Canada poursuivie pour ses longs délais de traitement
Radio-Canada
Après la mise en demeure, place aux tribunaux. Un regroupement d’avocats spécialisés en immigration a décidé de passer à la vitesse supérieure contre Immigration Canada pour dénoncer les délais de traitement « déraisonnables » d’obtention de la résidence permanente.
Notre objectif, c’est de faire bouger les choses. On parle de gens qui travaillent déjà ici, qui sont intégrés, clame sans détour Stéphanie Valois, présidente de l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration (AQAADI).
Cette dernière a écrit au ministre de l’Immigration Sean Fraser le 23 février. Mais en dehors d’un accusé de réception, aucune réponse n’a été fournie à ce jour par le gouvernement de Justin Trudeau. Une requête en mandamus, dont Radio-Canada a obtenu copie, a donc été déposée devant la Cour fédérale.
« Il y a des gens qui attendent depuis 2018 ou 2019. Malheureusement, on n’a plus le choix. Ces gens attendent depuis bien trop longtemps. »
Selon le site du ministère fédéral de l’Immigration, les délais de traitement sont actuellement, en moyenne, de 28 mois pour les travailleurs qualifiés du Québec (TQQ), contre 6 mois pour les programmes similaires dans les autres provinces.
Or, même ces délais injustes sont souvent dépassés, déplorent ces experts en immigration.
L’un de mes clients n’a aucune réponse depuis 40 mois. C’est par désespoir et dernier recours qu’on saisit la cour, soutient l’avocat Guillaume Cliche-Rivard.
« La porte est grande ouverte pour une discussion. On sait qu’Immigration Canada a la capacité de traiter ces dossiers, mais on sent un manque de volonté. »
Selon l’AQAADI, près de 25 000 dossiers provenant de travailleurs déjà sélectionnés par Québec seraient en attente d’une réponse du gouvernement fédéral. Ça peut facilement toucher 50 000 personnes, détaille Stéphanie Valois, qui regrette des communications complexes avec le ministère de l’Immigration.