Immigration : l’Ontario s’impatiente alors que les négociations avec Ottawa s’étirent
Radio-Canada
À moins d’un mois de la fin de l’accord quinquennal Canada-Ontario sur l’immigration, le gouvernement Ford ne sait toujours pas s’il obtiendra les nouveaux pouvoirs qu’il réclame depuis des mois à Ottawa pour combler sa pénurie de main-d'œuvre.
Depuis l’élection provinciale de juin, Doug Ford a dit à maintes reprises qu’il mérite d’être sur un pied d’égalité que François Legault en la matière. Le Québec détient plus de contrôle sur le choix de ses immigrants, mais pour des raisons linguistiques.
Je ne vois aucun sentiment d’urgence de la part du gouvernement fédéral, lance le ministre du Travail et de l’Immigration de l’Ontario, Monte McNaughton, en entrevue avec Radio-Canada.
Son dernier appel à son homologue fédéral, Sean Fraser, remonte au 24 octobre. Leurs appels réguliers n’ont jusqu’ici pas abouti à des concessions importantes, dit-il.
Entre autres, l’Ontario veut doubler à 18 000 l'an prochain le nombre d'immigrants économiques dans le cadre du Programme ontarien des candidats à l'immigration. Cette année, leur nombre augmentera légèrement, à hauteur d'environ 9700 immigrants, contre 9000 l’an dernier.
L’Ontario demande aussi plus de marge de manœuvre pour étendre l’accès aux permis de travail pour les travailleurs qualifiés et de la santé, ainsi qu’un financement accru pour la formation des nouveaux arrivants.
Le ministre McNaughton espère obtenir certaines réponses aujourd’hui, à savoir notamment si l’Ontario recevra plus d’immigrants que prévu dans les prochaines années. Le gouvernement fédéral doit dévoiler ses cibles d'immigration jusqu’en 2025, en fin de matinée.
Les demandes de François Legault en matière d’immigration sont probablement plus prioritaires pour le gouvernement Trudeau que celles de Doug Ford, croit le directeur de l'Institut d'études canadiennes de l'Université McGill, Daniel Béland, puisque le débat est plus politisé au Québec.
D’ailleurs, de l’aveu même du ministre McNaughton, ce n’est pas un sujet qui divise en Ontario.