Imaginer une distribution de drogues sécuritaires hors du système médical
Radio-Canada
La distribution de drogues sécuritaires en marge du système de santé pourrait aider à endiguer la crise des surdoses, concluent des organismes de défenses des personnes toxicomanes. Ils ont récemment rencontré la ministre fédérale de la Santé mentale et des Dépendances, Carolyn Bennett, et leurs recommandations ont été présentées dans un compte-rendu (Nouvelle fenêtre) de l’organisation Moms Stop the Harm.
La cofondatrice de Moms Stop the Harm, Leslie McBain, est sortie avec un peu d’espoir de la rencontre avec la ministre, qui s'est montrée curieuse et intéressée, selon elle. Carolyn Bennett est sur une courbe d'apprentissage abrupte, mais elle apprend.
Malgré l’ouverture d’esprit de la ministre Bennett, Leslie McBain se demande quelle est sa marge de manœuvre réelle pour agir dans le dossier de la crise des surdoses. Elle pense néanmoins que le gouvernement fédéral montre une meilleure compréhension et a plus de volonté que le gouvernement provincial.
« Toutes ces options doivent être examinées parce que des gens meurent chaque jour - 20 par jour, au Canada - d'une cause évitable. »
Sans grand espoir avant la rencontre, Jeremy Kalicum, le cofondateur du Drug User Liberation Front (DULF, ou « Front de libération des utilisateurs de drogues »), s’est dit prudemment optimiste après avoir échangé avec la ministre fédérale, faisant remarquer que la ministre provinciale Sheila Malcolmson n’a jamais rencontré le Front de libération des utilisateurs de droguesDULF.
À Vancouver, le Front de libération des utilisateurs de droguesDULF a développé des méthodes d’action directe en achetant des drogues sur le web caché et en les distribuant de manière sécuritaire, avec un emballage qui détaille le contenu et met en garde contre les risques associés à la consommation de ces substances.
« Nous avons plaidé en faveur d'un approvisionnement démédicalisé et sécuritaire en drogues et d'une réglementation démédicalisée des drogues, en particulier pour l'héroïne, la cocaïne et la méthamphétamine. »
Parmi les quatre recommandations, Jeremy Kalicum pense que les clubs compassion sont prioritaires. La dépénalisation ne change rien en matière de marché sans un approvisionnement sécuritaire.
Le Centre de consommation des substances de la Colombie-Britannique s’intéresse lui aussi au modèle des clubs compassion, croit son directeur médical, Paxton Bach.