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Il y a 2 ans, un mystérieux virus apparaissait en Chine
TVA Nouvelles
Le 17 novembre 2019, une première personne commençait à souffrir d’une mystérieuse pneumonie à Wuhan, en Chine. Deux ans plus tard, cette infection qui soulevait alors peu d’inquiétudes a tué 5 millions de personnes et changé le monde à jamais.
« Jamais on n’aurait pu imaginer que ça prendrait cette ampleur ! Je m’attendais plus à ce que ce soit du même ordre que le SRAS ou du H1N1, donc une pandémie qui nécessite certaines mesures, mais pas une crise sanitaire mondiale qui a chamboulé nos existences, nos habitudes et qui va durablement avoir un impact », explique le Dr Amir Khadir, infectiologue et microbiologiste.
Comme lui, de nombreux spécialistes québécois ont appris à travers les médias l’existence d’une « mystérieuse pneumonie » qui touchait une cinquantaine de personnes à Wuhan, en Chine, vers le mois de décembre 2019.
La Chine, inquiète, craignait de revivre l’épidémie de syndrome respiratoire aiguë sévère (SRAS) qui avait fait plusieurs centaines de morts entre 2002 et 2003.
En occident, personne ne se doutait que cette infection aurait d’aussi lourdes conséquences. Alors que la Chine annonçait le 20 janvier 2020 près de 200 cas d’infections et trois décès, l’administratrice en chef de la Santé publique du Canada, Theresa Tam, indiquait en parallèle que le risque de propagation de la maladie était « considéré comme faible ».
« On avait quand même bon espoir de s’en sortir sans trop de problèmes, du moins ici au Canada, et ça a été l’erreur. On ne s’est pas mis dans la position où ça pourrait devenir catastrophique », pense Christian Jacob, président de l’Association des microbiologistes du Québec.
Benoît Barbeau, virologue et professeur au département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal, croit aussi que les pays occidentaux ont été trop confiants et trop peu préparés.
« On éteint toujours des feux au lieu de les prévenir », image-t-il.
Pour Alain Lamarre, virologue et professeur-chercheur à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), rien ne laissait présager que la pandémie durerait, en plus, aussi longtemps.