
Il y a 10 ans, un naufrage faisant 3 morts a ébranlé la région de Tabusintac
Radio-Canada
Il y a dix ans, à Tabusintac, trois hommes ont perdu la vie quand leur bateau de pêche au homard a fait naufrage dans le chenal. Ce drame qui a secoué toute la région a coûté la vie aux pêcheurs Ian Benoit, 35 ans, de Tabusintac, Alfred Rousselle, 32 ans, de Brantville, et à leur ami qui les accompagnait ce jour-là, Samuel-René Boutin, 23 ans, de Tracadie.
Sur le quai de Tabusintac, les pêcheurs sont encore aujourd'hui hésitants à parler ouvertement de ce qu'ils ressentent, tellement la blessure est profonde.
On n'oublie pas, mais la vie continue, c'est la phrase qui revient le plus souvent ici quand on évoque cette tragédie avec les pêcheurs qui viennent de rentrer du large.
Un septuagénaire, vétéran de la pêche, vêtu d'un simple pull de laine malgré le temps encore frisquet, accepte de discuter un peu des événements, sans accorder d'entrevue pour la radio ou la télévision. C'est un homme costaud et aux mains imposantes qui ont dû lever des milliers de casiers. Il mentionne poliment, les yeux mouillés, qu'il doit couper court à la conversation. Le pêcheur Ian Benoit était son gendre.
Tous et toutes, sur le quai de Tabusintac, sont conscients de cette date fatidique du 18 mai.
C'étaient de bons amis, dit le pêcheur Isaïe Benoit, qui vient aussi de rentrer au quai, le manteau sous le bras. Ian venait juste d'acheter son bateau et il venait d'avoir une petite fille cette année-là. Ç'a touché beaucoup de monde.
« Le temps passe vite. Tu ne croirais pas que ça fait 10 ans. Mais, ça passe vite. »
Les pêcheurs expliquent qu'ils ne peuvent pas oublier, mais qu'ils n'ont pas envie d'oublier. À peu près tout, autour d'eux, leur rappelle leurs amis disparus.
Le bateau du capitaine Éric Benoit vient d'accoster. La ressemblance d'Éric avec son jumeau, Ian, l'une des trois victimes, est toujours aussi frappante.