Il faut sauver Mamadou : mobilisation pour empêcher l’expulsion d’un « ange gardien »
Radio-Canada
La mobilisation redouble d’ardeur pour empêcher l'expulsion vendredi de Mamadou Konaté, un demandeur d’asile originaire de la Côte d’Ivoire. Celui qui a été agent d’entretien dans un CHSLDCentre d'hébergement et de soins de longue durée au plus fort de la pandémie réside au Québec depuis six ans, mais fait l'objet d’une mesure de renvoi.
On ne lâche pas la lutte, on a toujours espoir, lance Andrés Fontecilla, porte-parole de Québec solidaire en matière d’immigration. Il mérite de rester, ce serait une preuve de gratitude de la société québécoise. Il a travaillé dans les zones rouges, il a contracté la COVID-19.
Le député fera parvenir mardi matin une lettre demandant la suspension des procédures visant M. Konaté au ministre suppléant de l’Immigration du Québec, Jean Boulet, et au ministre fédéral de la Sécurité publique du Canada, Marco Mendicino.
Un site a aussi été mis en ligne pour que les internautes puissent contacter directement les ministres responsables.
Mamadou Konaté est arrivé au Canada en 2016. Il fuyait alors la crise politique qui secoue la Côte d’Ivoire depuis la guerre civile de 2011. Il a été exilé en Afrique de l’Ouest, notamment au Liberia, où il avait le statut de réfugié.
Stewart Istvanffy, son avocat, de même qu’Amnistie internationale le qualifient d’immigrant modèle, un ange gardien qui se trouvait aux côtés des travailleurs essentiels durant la première vague de la pandémie.
C’est très stressant pour lui, explique Me Istvanffy, qui rappelle que son client est enraciné au Québec, où il a une conjointe et où il s’est parfaitement intégré, en français.
Le sort du demandeur d’asile a déjà attiré la sympathie durant l’été. Des manifestants s’étaient donné rendez-vous devant le bureau du premier ministre Justin Trudeau à Montréal pour demander qu’on lui accorde la résidence permanente.
Le gouvernement fédéral a pourtant refusé d’accorder un statut de réfugié à l’homme de 40 ans, parce qu’en Côte d’Ivoire, il a déjà fait partie d’un groupe considéré comme subversif par Ottawa.