Il faut faire de la lutte au décrochage scolaire la grande priorité nationale
TVA Nouvelles
Les Québécois peuvent être fiers de leur système scolaire, du personnel enseignant et surtout, de nos élèves. Dans les tests internationaux, nos élèves de 15 ans se classent parmi les meilleurs au monde.
Cependant, un problème majeur persiste: le décrochage scolaire. En 2018, le Québec affichait un taux de diplomation de 74%, le plus bas au Canada et l’un des plus faibles de l’OCDE. À titre de comparaison, le taux de diplomation était de 79% au Canada, 81% en Ontario et 93% aux États-Unis.
De plus, l’écart de diplomation entre les garçons et les filles était particulièrement marqué au Québec, avec un écart de 12 points de pourcentage en faveur des filles, contre 7 points au Canada et 3 aux États-Unis.
Les conséquences d’un taux élevé de décrochage scolaire sont considérables. Les décrocheurs sont plus susceptibles de rencontrer des difficultés socio-économiques, d’avoir des problèmes de consommation, une espérance de vie plus courte et un risque accru d’incarcération.
L’effet le plus insidieux est que les enfants de décrocheurs sont également plus susceptibles de décrocher, perpétuant ainsi un cercle vicieux. Les coûts pour l’État, en termes de perte de revenus fiscaux et de dépenses sociales, sont également énormes.
Les statistiques pour la cohorte 2017-2022, récemment publiées par le gouvernement du Québec, montrent une détérioration de la situation. Après une légère amélioration pour les premières cohortes touchées par la pandémie, le taux de diplomation pour la cohorte 2017-2022 est tombé à 72,4%, et à seulement 66,2% pour les garçons. Plus d’un élève sur cinq, et plus d’un garçon sur trois, n’a pas obtenu son diplôme d’études secondaires en cinq ans. L’écart entre les sexes s’est même creusé davantage.
Nous sommes confrontés à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, nous cherchons à améliorer notre productivité économique et nous avons besoin de créativité et d’innovation pour résoudre nos problèmes environnementaux, de santé et pour préserver notre culture et notre langue.
Pendant ce temps, nous négligeons la ressource la plus précieuse qui pourrait faire face à ces enjeux: une jeunesse qualifiée, scolarisée et dynamique, prête à relever les défis de sa génération.
La lutte contre le décrochage scolaire doit être notre priorité nationale. Ce défi est la clé pour résoudre tous les autres. Il est essentiel de nous mobiliser pour nos jeunes et pour notre avenir. Si nos priorités sont l’économie et la santé, c’est en éducation que nous devons d’abord investir. Il faut motiver nos jeunes, innover et adopter les meilleures pratiques en éducation, avec pour objectif de créer le meilleur système scolaire au monde.