Il faisait violer sa femme inconsciente par des inconnus: la victime «va vivre pour la première fois, en différé, les viols qu'elle a subis»
TVA Nouvelles
Le procès d'un retraité accusé d'avoir, pendant près de dix ans, drogué sa femme et invité des inconnus à la violer à leur domicile s'ouvre lundi en France, une affaire rarissime impliquant 50 co-accusés.
Emblématique de la question de la soumission chimique, ce procès devrait se tenir jusqu'au 20 décembre devant une cour criminelle composée exclusivement de magistrats professionnels à Avignon (sud).
Les accusés, dont 18 en détention provisoire, sont des hommes, âgés de 21 à 68 ans au moment des faits.
Pompier, artisan, infirmier, gardien de prison ou encore journaliste; célibataires, mariés ou divorcés: la matinée sera consacrée à l'appel des accusés, qui devront décliner leur identité et profession.
«Il n'y a pas de profil type du violeur. Le violeur, c'est Monsieur Tout-le-Monde», a expliqué à l'AFP, avant le procès, Véronique Le Goaziou, chercheuse associée au Laboratoire méditerranéen de sociologie, spécialiste des violences sexuelles.
La majorité sont venus une fois, dix, plusieurs fois, jusqu'à six nuits parfois. Ils ne souffrent d'aucune pathologie psychique notable, selon des experts, qui pointent toutefois leur sentiment de «toute-puissance» sur le corps féminin.
Beaucoup maintiennent qu'ils pensaient seulement participer aux fantasmes d'un couple libertin.
Mais, selon le mari et principal accusé, 71 ans aujourd'hui, «tous savaient» que son épouse était droguée à son insu. Et pour l'instruction, «chaque individu disposait de son libre arbitre» et aurait pu «quitter les lieux».
Un total de 92 faits de viols ont été recensés. Depuis 2011, quand le couple vivait encore en région parisienne, mais principalement à partir de 2013, après leur déménagement à Mazan, ville de 6000 habitants dans le sud de la France, et jusqu'en 2020. À chaque fois l'ex-employé du groupe électricien français EDF administrait à son épouse un puissant anxiolytique.