Hydro-Québec: Michael Sabia veut construire de nouveaux barrages et vous convaincre de moins consommer
Le Journal de Montréal
Pour faire face à l’«immense défi» que représente la pénurie d’électricité à l’horizon, Hydro-Québec se lance dans une «véritable course contre la montre» pour accroître sa production et convaincre les Québécois de réduire leur consommation.
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Dans son plan d’action présenté jeudi, trois mois après son entrée en poste, le PDG de la société d’État, Michael Sabia, évoque des investissements qui pourraient atteindre 185 G$ d’ici 2035 – soit un rythme trois à quatre fois plus élevé que celui qu’on observe à l’heure actuelle.
En premier lieu, Hydro double sa cible d’efficacité énergétique, établie il y a moins d’un an, pour la faire passer à 21 térawattheures (TWh) d’ici 2035. Pour y parvenir, elle couvrira jusqu’à 50% du coût d’achat d’équipements écoénergétiques.
Malgré tout, Hydro-Québec prévoit avoir besoin de 150 à 200 TWh additionnels pour répondre à la demande d’ici 2050, ce qui implique un doublement de sa capacité de production. Elle estime que les trois quarts de ces ajouts serviront à décarboner la consommation d’énergie du Québec et 25 % à répondre à la croissance économique.
Hydro veut tripler sa production issue du vent, ce qui représente 15 fois la superficie de l’île de Montréal en nouveaux parcs éoliens.
La société entend également accroître la production de ses centrales hydroélectriques existantes et construire de nouveaux barrages. Et contrairement au premier ministre François Legault, elle ne ferme pas la porte au retour du nucléaire à Bécancour.
À elle seule, l’augmentation de la capacité de production et de transport coûtera de 90 à 110 G$ à Hydro-Québec.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.