
Hydro-Québec : Michael Sabia rejette la privatisation, mais pas le nucléaire
Radio-Canada
La période pendant laquelle l'électricité était abondante est derrière nous, estime Michael Sabia, nouveau grand patron d'Hydro-Québec. Ce faisant, celui qui entrera officiellement en poste le 1er août dit ne pas fermer la porte à une multiplication des petits barrages privés, voire au retour du nucléaire dans le portrait énergétique québécois.
En entrevue avec Patrice Roy, M. Sabia a martelé l'importance de garder l'esprit ouvert et d'évaluer toutes les options lorsqu'il est question d'arriver à fournir suffisamment d'énergie pour répondre aux besoins des Québécois, mais aussi de favoriser le développement économique. Tout cela en s'assurant de verdir le bilan énergétique du Québec.
Devant ce cercle dont il semble nécessaire de réaliser la quadrature, M. Sabia soutient qu'au 21e siècle, c'est l'électricité propre qui sera le moteur du développement économique, comme le pétrole l'a été au siècle précédent.
Le futur PDG d'Hydro-Québec veut aussi trouver des moyens de consommer mieux, tant dans les sociétés qu'au sein des ménages. À cette fin, la société d'État pourrait mettre en place des tarifs modulés en fonction de l'heure de la journée où l'électricité est consommée.
Mais il sera aussi nécessaire d'accroître l'offre en matière d'énergie. Pas question de privatiser Hydro-Québec, a assuré M. Sabia, mais la société d'État pourrait se montrer ouverte à une augmentation du nombre de petites centrales sur le territoire québécois – on en compte présentement 58.
Aspect plus surprenant dans ces éventuels plans de développement d'Hydro-Québec : Michael Sabia ne ferme pas la porte à un retour de l'énergie nucléaire.
Voilà déjà 11 ans que le gouvernement du Québec, dirigé à l'époque par Pauline Marois, renonçait à la réfection de la centrale de Gentilly-2, à Bécancourt, ce qui mettait définitivement fin aux activités de production d'énergie nucléaire dans ce lieu situé non loin de Trois-Rivières.
M. Sabia a également évoqué la possibilité de construire de nouveaux barrages de grande taille, tout en précisant ne pas savoir s'il s'agit de la meilleure solution.
« Il faut mettre sur pied un plan pour naviguer à travers cette transition énergétique. »