Hydro, essence, aliments : combien allez-vous payer?
Radio-Canada
Le gouvernement Legault a décidé de reculer et de ne pas arrimer la hausse des tarifs d’Hydro-Québec à l’inflation en 2023. Le premier ministre a annoncé, mardi après-midi, qu’il n’était pas question de voir les tarifs augmenter de 4 ou 5 % le 1er avril 2023 et qu’un mécanisme serait adopté pour éviter que les Québécois subissent une hausse aussi importante.
C’est un recul important, puisque le gouvernement avait présenté avec beaucoup de conviction sa réforme de la tarification d’Hydro-Québec en 2019, affirmant qu’elle allait apporter beaucoup de prévisibilité. Québec avait rejeté alors les préoccupations soulevées par plusieurs sur les risques associés à une telle intervention dans l’établissement des tarifs d’Hydro-Québec.
Associer les tarifs à l’inflation est un lien arbitraire et bancal, puisque l’évaluation des coûts d’Hydro-Québec ne s’appuie pas sur l’inflation. La preuve en est que la Régie de l’énergie a accordé des hausses tarifaires de 2,4 %, 4,3 % et 2,9 % en 2013, 2014 et 2015, alors que le taux d’inflation au Québec s’est établi, ces années-là, à 0,7 %, 1,4 % et 1,1 %.
En 2011 et en 2012, la Régie de l’énergie a même accordé des baisses de tarifs de -0,4 % et de -0,5 %, alors que l’inflation était à 3 % et à 2,1 %.
Non seulement la nouvelle loi crée un lien artificiel entre les tarifs et l’inflation, mais l’annonce du premier ministre mardi est une nouvelle intervention arbitraire dans l’établissement des tarifs d’Hydro-Québec. Tout ça ne serait pas nécessaire si on avait laissé la Régie de l’énergie faire son travail.
Vous allez payer des centaines de dollars de plus, peut-être même des milliers de dollars supplémentaires pour acheter vos aliments, votre essence et payer votre facture d’électricité en 2022. Voici quelques évaluations de ce qu’il pourrait vous en coûter.
D’abord, les Québécois pourraient devoir payer des centaines de dollars additionnels pour mettre de l’essence dans leur véhicule sur l’ensemble de l’année 2022. Le prix moyen affiché au Québec est passé de 146,7 cents le litre à la fin de décembre à 192,7 cents la semaine passée. Il s’agit d’une hausse de 31 % depuis un peu plus de deux mois.
Cela dit, le prix moyen de l’essence dans tout le Québec a été de 133,1 cents le litre au cours de l’année 2021. En première moitié d’année, le prix moyen s’est situé entre 112,4 et 131,9 avant de monter jusqu’à 150,0 cents le litre en novembre 2021.
Alors, prenons l’exemple d’un citoyen qui possède l’un des véhicules les plus vendus au Québec, soit un véhicule RAV4 de Toyota, un modèle neuf acheté en 2021, et qui aurait fait 10 000 kilomètres sur les routes durant l’année. Selon le calculateur de la CAA, cette personne aurait dépensé un peu plus de 1000 $ en essence en 2021.