Huit familles bientôt évincées à La Tuque
TVA Nouvelles
À exactement trois semaines du 1er juillet, des familles de La Tuque risquent de se retrouver à la rue. Le propriétaire de leur immeuble leur donne jusqu’au 25 juin pour quitter les lieux. Les circonstances de l’éviction sont encore quelque peu nébuleuses pour les locataires.
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Au total, huit familles atikamekw, dont 22 enfants, ont reçu la visite d’un huissier. Il a signifié le jugement de la Cour, obtenu par le propriétaire. Après qu’un délai ait été demandé, il leur reste un peu plus de deux semaines pour se trouver une nouvelle résidence.
L’inquiétude et le découragement se répandent parmi les concernés. C’est le cas d’Élisa Dubé, qui y vit avec ses trois enfants. «Dont une fille de dix, huit et 2 mois et demi. Ça va être plus difficile pour nous autres pour déménager», confie-t-elle.
Le délai semble irréaliste pour des familles nombreuses, en pleine crise du logement. «C’est stressant et inquiétant parce que j’ai deux enfants», lance l’une des locataires, Wapacka Petiquay-Lambert. «Je n’ai encore rien trouvé», répond Louisette Awashish, après avoir intensifié ses recherches dans les derniers jours.
Impliqué dans l’affaire, le Grand Chef du Conseil de la Nation Atikamekw, Constant Awashish, mentionne qu’il s’agit d’une situation déplorable. «Ça se voit de plus en plus, des gens qui sont évincés. On a l’impression que c’est de la rénoviction. Déjà que c’est difficile de trouver un logement, pour un Atikamekw c’est doublement difficile de trouver un logement ici. Il y a tout le temps des situations de préjugés, de discrimination.»
Rejoint au téléphone par TVA Nouvelles, le propriétaire évoque les retards de paiements, qui auraient justifié l’expulsion auprès du juge. Il a tenu à spécifier qu’il a tout de même eu de très bons locataires au cours des dernières années, mais qu’il s’agirait d’une minorité.
«Ce sont des drogués. Ce sont des gens qui sont tout le temps sur la boisson. Pour collecter le loyer, faut que tu rentres là le premier. S'ils ne sont pas trop chauds, ils vont te payer.» Il rapporte que certains locataires du 300 rue Bostonnais lui doivent de 4000$ à 6000$ en loyers. L'homme se dit aussi prêt à trouver des solutions avec toutes les parties impliquées pour ne pas jeter les familles à la rue le 25 juin s'ils n'ont pas élu domicile à un autre endroit.