Huawei utilisé pour pirater des télécommunications australiennes
TVA Nouvelles
Des espions chinois auraient utilisé une brèche dans un logiciel de la société Huawei pour pirater les systèmes de télécommunications australiens il y a une dizaine d’années, a révélé jeudi une enquête de Bloomberg News.
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La mise à jour d’un logiciel qui comportait un code malveillant aurait permis de créer une brèche qui est survenue en Australie en 2012, selon le média.
Les responsables du renseignement australiens auraient alors informé leurs homologues américains de cette tentative d’intrusion, une violation qui a depuis été confirmée par plusieurs anciens responsables de la sécurité nationale.
Ce piratage aurait éveillé les soupçons des deux pays concernant l’utilisation des équipements de Huawei par la Chine à des fins d’espionnage. Des révélations qui surviennent alors que l’Australie, les États-Unis, mais aussi le Royaume-Uni, ont décidé de bannir le géant chinois des télécommunications de leur réseau 5G.
«La mise à jour semblait légitime, mais elle contenait un code malveillant qui fonctionnait comme une écoute numérique, reprogrammant l’équipement infecté pour qu’il enregistre toutes les communications qui y transitent avant d’envoyer les données à la Chine», a indiqué Bloomberg News dans son enquête.
Le code se serait supprimé de lui-même quelques jours plus tard. Les services de renseignement australiens ont cependant avancé que des espions chinois auraient infiltré les rangs des techniciens de Huawei pour réaliser leur opération.
«Les Australiens, dès le départ, ont fait preuve de courage en partageant les informations dont ils disposaient, non seulement avec les canaux de renseignement, mais plus largement dans les canaux gouvernementaux», a déclaré au média Michèle Flournoy, cofondatrice et associée de la société de conseil en sécurité nationale WestExec Advisors LLC.
«L’Australie l’a vécu, mais c’était aussi un réveil par procuration pour les alliés de l’Australie», a-t-elle ajouté.