Homme noir menotté par erreur : « Je n’arrive pas à dormir, je suis traumatisé »
Radio-Canada
« C’est du profilage racial qui a porté un préjudice moral à ma personne, j’ai été traumatisé », assure cet homme arrêté et menotté par erreur. Les policiers n’auraient pas réagi de la même façon s’il avait été « québécois comme eux », plaide Brice Dossa dans une entrevue accordée à CBC.
Pour la première fois, le conducteur soupçonné d'avoir volé un véhicule a livré publiquement sa version des faits sur les événements qui se sont produits alors qu’il allait acheter des frites dans un établissement de restauration rapide des environs du Marché central jeudi, se souvient-il.
Je voulais entrer dans mon auto [...] et quelqu’un est venu me tirer par derrière, me tirer par les bras, par la droite brusquement. J’ai paniqué, je me posais la question – j’étais comme perdu, là –, "Qu’est-ce qui se passe ici?"
« On a commencé par me menotter : "C’est la police, votre véhicule a été signalé volé." »
Une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux montre l’arrestation effectuée dans un stationnement par deux policiers habillés en civil.
M. Dossa explique avoir demandé à quelqu’un à côté de prendre une vidéo comme une preuve parce que je sais qu’ils peuvent nier les faits. Il n’a pas précisé s’il a lui-même orchestré la diffusion de cette vidéo sur Internet, mais il assure en subir les conséquences.
Je suis quelqu’un de privé, mais je suis dans les médias partout, les gens m’appellent du Japon, de l’Angleterre, de l’Allemagne, du Niger, de la Côte d’Ivoire, explique-t-il.
L’homme reproche aux policiers de ne pas s’être désignés comme tels avant de l’intercepter et de ne pas avoir vérifié l’immatriculation du véhicule avant de l’arrêter.
Les menottes me faisaient mal, [puis] ils ont identifié le véhicule et ils ont demandé mon nom. Ils ont dit : "Le véhicule est à vous", mais ils n’ont même pas demandé une pièce d’identité pour confirmer si je leur donnais mon vrai nom ou pas!