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Homme de main du Kremlin, Evguéni Prigojine sort de l’ombre
Radio-Canada
Longtemps dans l'ombre, l'homme d'affaires russe Evguéni Prigojine se revendique désormais l'artisan de basses œuvres du Kremlin, qu'il s'agisse d'ingérence électorale à l'étranger ou du groupe Wagner, sa redoutable organisation paramilitaire.
Dernier aveu en date, lundi, à la veille des élections de mi-mandat aux États-Unis et après des années de dénégations, cet homme d'affaires réputé proche de Vladimir Poutine s'est vanté de mener des opérations de manipulation électorale.
Nous nous sommes ingérés, nous le faisons et nous allons continuer de le faire. Avec précaution, précision, de façon chirurgicale, d'une manière qui nous est propre, a déclaré M. Prigojine, cité comme toujours dans une publication sur les réseaux sociaux de son entreprise Concord.
Cet homme de 61 ans au crâne rasé, qui fait l'objet de sanctions occidentales, a ainsi reconnu ce dont on l'accuse depuis des années, les États-Unis le présentant comme l'organisateur d'opérations d'influence menée sur les réseaux sociaux lors de la présidentielle américaine de 2016, le plus souvent pour saper la candidature d'Hillary Clinton face à celle de Donald Trump.
Quelques semaines plus tôt, il avait admis, hâbleur, être le fondateur en 2014 du groupe paramilitaire Wagner, actif en Ukraine comme en Syrie, mais aussi en Afrique, pour faire avancer les intérêts du Kremlin là où celui-ci veut agir de manière furtive.
Ces gars, des héros, ont défendu le peuple syrien, d'autres peuples de pays arabes, les démunis africains et latino-américains, ils sont devenus un pilier de notre patrie, revendiquait-il fin septembre.
En octobre, il pousse cette logique de réclame plus loin encore, installant en grande pompe dans un immeuble de verre de Saint-Pétersbourg le quartier général de la compagnie militaire privée Wagner.
Ce passage de l'ombre à la lumière avait débuté mi-septembre lorsqu'il était apparu – selon toute vraisemblance – sur une vidéo en ligne en train de haranguer les détenus d'un pénitencier russe pour qu'ils s'engagent chez Wagner et partent combattre en Ukraine, en échange d'une amnistie.
Il a depuis publiquement admis que son groupe était actif sur les champs de bataille ukrainiens, notamment à Bakhmout, ville du front est ukrainien, pilonnée depuis des mois et que Moscou espère conquérir après une série de revers militaires dans le reste du pays.