Hockey Canada dispose d’un deuxième fonds pour régler les dossiers d’agression
Radio-Canada
Hockey Canada dispose non pas d’un, mais bien de deux fonds secrets servants à compenser les victimes d’agressions sexuelles de la part de ses membres.
C’est ce que révèle une enquête parue lundi dans les pages du Globe and Mail.
Selon un document dont le quotidien a obtenu copie, une portion importante de la réserve du National Equity Fund (Fonds national d'équité), destiné aux victimes, a été détournée dans la création d’une enveloppe distincte de plusieurs millions de dollars devant servir aux mêmes fins.
Connu sous le nom de Participants Legacy Trust Fund (Fonds en fiducie pour l'héritage des participants), il est doté d’une somme de 7,1 millions de dollars. Le document de Hockey Canada y stipule que le fonds sert aux situations incluant notamment, mais non exclusivement, les agressions sexuelles.
Créé en 1999, le fonds devait avoir une durée de vie déterminée jusqu’en 2020. Or, avant son échéance, les responsables de Hockey Canada ont eu recours aux tribunaux afin d’en prolonger les termes jusqu’en 2039.
L’existence de ce fonds constitue, selon le texte du Globe and Mail, un autre exemple des vastes réserves financières consacrées aux allégations d’agressions sexuelles. L’argent provient en grande partie des frais d’inscription que tout joueur de hockey débourse afin de pratiquer son sport au sein de circuits mineurs organisés partout au Canada.
Ces frais s’élèvent à 23,80 $ pour chaque participant. De cette somme, 13,65 $ servent à alimenter le fonds sous la forme de diverses assurances.
Alors que les parents n’étaient pas informés de l’utilisation que Hockey Canada faisait de cet argent, on a appris au printemps dernier qu’une poursuite avait été réglée à l'amiable, à la faveur d'une présumée victime d’un viol collectif qui aurait été commis à London, en Ontario, en 2018, par huit joueurs d’Équipe Canada junior.
Les hauts dirigeants de Hockey Canada ont comparu, en juillet dernier, devant une commission parlementaire à Ottawa. Ceux-ci y avaient admis que neuf autres victimes avaient ainsi été dédommagées depuis 1989, pour un montant total de 7,6 millions de dollars.