
Histoire de succès – Goye: l’or, la terre et le savoir-faire
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Artiste dans l’âme, Stéphanie Goyer-Morin ne pensait pas devenir un jour céramiste… et encore moins entrepreneure. Mais lors de son bac en arts visuels, elle découvre la sculpture, puis la céramique et c’est le coup de foudre. Depuis, sous son nom de créatrice, Goye, elle ravit nos yeux de pièces raffinées, toutes décorées de fleurs et d’or. Entretien.
«Je dirais que c’est un peu grâce à mon parcours en arts visuels et un peu dû au hasard. À la base, je faisais surtout de l’art en 2D, mais lors de mon premier cours de sculpture, j’ai eu une révélation pour vrai. Mon prof, Yves Louis-Seize, a vu que j’étais vraiment passionnée et c’est lui qui m’a parlé du programme au Centre de céramique Bonsecours. Ne sachant pas trop quoi faire avec mon bac, je suis allée là.
Au départ, je pensais vraiment rester plus en sculpture, je ne pensais pas que j’allais tant aimer la production en série, et je ne pensais pas que j’avais la fibre entrepreneuriale. Mais ça s’est vraiment développé avec le temps.»
«Je ne saurais pas trop dire d’où vient mon style exactement. C’est très instinctif, mais c’est sûrement parti de projets à l’école auxquels se sont ajoutées des influences d’un peu partout. En tout cas, il y a un gros côté nostalgique, vintage, qui renvoie à des souvenirs d’enfance. On peut penser à des robes à fleurs, à de la dentelle. Je ne suis pas très girly dans la vie, mais ma production permet de faire ressortir plus ça de moi. Pour créer, je pars aussi de gestes que j’aime faire, de techniques que j’aime répéter.»
«Même si je fais des pièces utilitaires, je crois que je me vois plus comme une artiste. Je cherche plus à combler un besoin de beau qu’à répondre à un besoin fonctionnel. C’est l’fun de fabriquer des pièces qui sont aussi de petites œuvres d’art qu’on peut utiliser au quotidien. Mais, c’est sûr que je suis aussi entrepreneure. Il y a un côté de moi qui adore la planification, l’organisation et les relations clients avec les boutiques, les marchés, etc.»
«Je dois dire que je fais vraiment partie des chanceux; avec la pandémie, les ventes en ligne ont explosé. Donc, je passe trois journées par semaine à l’atelier à produire pour répondre aux commandes et une autre journée à faire de la paperasse. Ça me laisse au moins une journée par semaine pour donner des cours chez moi ou chez Les Faiseurs. J’adore transmettre mon savoir-faire, ça me fait grandir en tant que céramiste et ça m’apporte aussi une stabilité financière.»
«Ce que je fais reste très personnel, mais j’adore faire des collabs. Je trouve que c’est super enrichissant de découvrir un autre métier, de partager notre créativité. Ça nous force à travailler avec d’autres contraintes qui nous poussent plus loin dans notre créativité. Je travaille effectivement beaucoup avec Noémiah, mais aussi avec une maroquinière talentueuse qui s’appelle Flechr.»