Hausse historique de la mortalité des abeilles au Québec
Radio-Canada
Des apiculteurs du Québec enregistrent des pertes record d'abeilles domestiques au printemps. Même si la mortalité hivernale est un phénomène naturel au Canada, l'année 2021-2022 risque d'être historique et force les producteurs à tout faire pour sauver les meubles.
Scott Plante, propriétaire de la Maison du miel sur la Rive-Sud de Québec, a eu une très mauvaise surprise en rouvrant ses ruches à la fin de l'hiver. On s'attendait à avoir entre 20 et 30 % de perte. Ç'a été un hiver long et froid. On a fait le saut. On a des pertes d'à peu près 65 % et ça monte.
Une situation complètement inhabituelle, selon lui. Ça fait 41 ans que je suis dans le domaine apicole. C'est ma première année comme ça.
Des chiffres du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ) devraient confirmer cette année extraordinairement difficile dans les prochaines semaines. Le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du QuébecMAPAQ mène chaque année une enquête concernant la mortalité des abeilles puisqu'il s'agit d'une période où les colonies d'abeilles sont isolées à l'extérieur ou dans des entrepôts et où la mortalité est plus forte qu'à l'été.
Depuis trois semaines, Pierre Giovenazzo, professeur au département de biologie de l'Université Laval, constate que cette mortalité semble s'être accentuée partout au pays.
« Ce n'est pas juste au Québec qui semble avoir cette problématique. [...] C'est assez intrigant. Il y a d'autres provinces qui ont subi les mêmes niveaux de mortalité. On va en savoir plus dans les prochaines semaines. »
Généralement, les apiculteurs essuient des pertes d'environ 20 % de leur colonie durant l'hiver. Au-delà de 35 %, il est très difficile de sauver les meubles, prévient l'expert sur les ondes de l'émission matinale Première heure.
Les inquiétudes concernant la survie des abeilles ne sont pas nouvelles, selon le chercheur. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette mortalité.
L'été dernier, ça a été un été très bon pour un parasite qui fait des dommages partout dans le monde. Il s'agit d'un acarien, le Varroa destructor. Le contrôle du Varroa à l'automne dernier n'a pas été aussi bon qu'à la normale, avance M. Giovenazzo. Des colonies ont cohabité avec le parasite lors de leur isolement hivernal. Il passe l'hiver ensemble, ce parasite-là va provoquer beaucoup de tort.