Harcelée pour avoir encouragé la vaccination, une médecin devance sa retraite
Radio-Canada
La seule médecin de la municipalité de Latchford, dans le Timiskaming, devance sa retraite après avoir été victime de harcèlement de la part de plusieurs citoyens. Plus de 800 patients pourraient ainsi se retrouver sans médecin de famille à compter du mois d’avril prochain, si les autorités locales n’arrivent pas à en recruter un autre d’ici là.
En août dernier, la Dre Gretchen Roedde devait établir de nouvelles règles au centre de santé de Latchford où elle travaille.
Voyant qu'il y avait beaucoup d’anti-vaccins dans la localité, elle a décidé d’adopter des méthodes différentes de livraisons de soins de santé pour ses patients qui refusaient de se faire vacciner.
Peut-être par le téléphone, peut-être à la fin de la journée quand il n’y a personne ici, c’est plus facile de nettoyer les choses. C’est plus sécuritaire, observe-t-elle.
Elle a fait part de sa décision au maire George Lefebvre, qui l’a soutenue et a annoncé publiquement les nouvelles règles en place à la clinique lors d’une réunion du conseil municipal.
Mais peu après, le conseiller municipal Scott Green a manifesté publiquement son opposition aux nouvelles mesures dans une publication sur les médias sociaux qui a été largement partagée et généré de nombreux commentaires.
Il n’a pas fallu longtemps, raconte la Dre Roedde, avant que son bureau ne commence à recevoir des lettres où on [lui] souhaitait la mort, beaucoup de harcèlement. L'Ordre des médecins de l'Ontario l'a aussi avisée qu'il avait reçu des plaintes qui la visaient et qui provenaient de parents.
« C'était horrible. Nous devons être forts, mais le niveau d'attaques personnelles était ridicule. »
Depuis, Scott Green, qui a décliné la demande d’entrevue de Radio-Canada, s’est excusé auprès de ses collègues élus et auprès des citoyens de Latchford. Mais le mal était déjà fait.