Haïti : 38 passagers d’un minibus pris en otage par un gang
Radio-Canada
Trente-huit personnes qui s'apprêtaient à voyager en minibus vers le sud d'Haïti ont été prises en otage vendredi par un gang dans la capitale Port-au-Prince, a déclaré à l'AFP le président d'une association de chauffeurs.
Deux autobus venaient d'être remplis de passagers à destination de Miragoâne (ville située à 100 km à l'ouest de Port-au-Prince) quand les types de Village de Dieu les ont saisis, a affirmé Méhu Changeux, dirigeant de l'Association des propriétaires et des chauffeurs d'Haïti (APCH), en allusion au nom d'un bidonville de Port-au-Prince servant de quartier général à un puissant gang.
Chaque autobus avait 18 personnes, en plus des chauffeurs, a-t-il ajouté, sans fournir de précisions sur les motivations des auteurs.
Cet enlèvement de groupe intervient alors que l'emprise des bandes armées sur le pays de la Caraïbe s'accroît sans que la police soit en mesure d'endiguer cette insécurité.
Depuis le 1er juin 2021, les autorités ont perdu le contrôle du seul accès routier qui relie Port-au-Prince à la moitié sud du pays, car, sur l'espace de deux kilomètres, la route nationale est totalement sous la maîtrise de bandes armées.
C'est sur cet axe, à la sortie ouest de la capitale haïtienne, que le rapt des 38 personnes s'est produit.
Méhu Changeux assure que son organisation demande toujours aux chauffeurs de ne pas emprunter cette route tant que l'État n'aura pas rétabli la sécurité.
Mais cet appel à la prudence ne peut être observé par les plus pauvres des habitants : voyager par l'unique voie routière alternative, non carrossable, coûte beaucoup plus cher, notamment en raison de péages non officiels.
« Il continue à y avoir des bus à prendre le risque, car certains passagers n'ont pas les moyens économiques de payer le transport par la route de la montagne. »