Hémodialyse : des solutions à l’étude pour traiter les Autochtones à Sept-Îles
Radio-Canada
Béatrice Michel est une innushkueu (femme innue) qui reçoit ses traitements d'hémodyalise à près de 1100 kilomètres de chez elle depuis maintenant près de deux ans. L'épouse du chef Jean-Charles Piétacho n'est retournée dans sa communauté d'Ekuanitshit que deux fois pendant cette période. «Je suis loin d'être la seule qui vit cette situation difficile», dit-elle.
Ils viennent tout juste de revenir par avion pour leur deuxième retour à la maison. Une solution et une initiative en santé sont proposées par un regroupement d'Innus pour remédier à ce problème.
« On ne peut pas laisser les gens en dehors de leur milieu, que ce soit des Autochtones ou des Allochtones. Cela ne se fait pas. »
Le chef Piétacho représente des gens engagés et nos équipes le sont tout autant. Les gens qui sont à Québec, il faut les ramener le plus vite possible, et nous sommes tous d'accord sur ce point, affirme Manon Asselin, PDG du CISSS de la Côte-Nord.
Il faut aussi les ramener dans un milieu sécuritaire de même qualité afin qu'ils reçoivent les mêmes soins qu’actuellement. Il faut que la solution soit pérenne, dit-elle.
De nombreux Innus doivent s'exiler à Québec pour recevoir des soins en hémodialyse.
Pour remédier à cette situation, les chefs innus se sont rassemblés le 2 décembre 2021 alors que le chef Piétacho, de la communauté d'Ekuanitshit (Mingan), a été nommé président de cette initiative spéciale en santé. Le chef Brian Mark, de la communauté d'Unamen Shipu (La Romaine), a été nommé vice-président.
Le 17 février dernier, près de deux mois plus tard, lors d'une rencontre organisée par la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador (CSSSPNQL), les chefs Piétacho et Mark ont proposé d'emblée une analyse afin qu'il y ait un centre d'hémodialyse externe à l'hôpital de Sept-Îles et qu'il soit mis sur pied aux Galeries montagnaises, un centre commercial situé dans la communauté innue d'Uashat.
Lors de cette rencontre, les partenaires susceptibles de travailler à des solutions face à ce problème important étaient réunis grâce à la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du LabradorCSSSPNQL, l'une des six commissions rattachées à l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL) et sous la direction de Marjolaine Sioui, qui agit avec son équipe à titre de liaison et de facilitatrice dans cet important projet d'hémodialyse.