Guerre et inflation : les agriculteurs face à une « volatilité extrême »
Radio-Canada
La guerre en Ukraine et l'inflation jouent dans le budget des producteurs agricoles québécois. Grain, fertilisants, carburant : les hausses de tarifs sont nombreuses et la facture risque d'être refilée encore longtemps aux consommateurs, surtout si le conflit perdure.
Olivier Bouffard possède une petite ferme d'élevage dans le quartier Saint-Jean-Chrysostome, à Lévis. Pour les besoins de sa production, il utilise environ 5000 litres de diesel par année.
En fouillant dans ses factures pour préparer sa prochaine commande, il a été à même de constater l'augmentation substantielle du prix de l'essence. L'an dernier, il payait 1,05 $ le litre. Cette année, ce sera le double, dit-il au bout du fil.
M. Bouffard observe également une hausse drastique du coût des fertilisants, essentiels pour assurer un meilleur rendement des cultures et pour produire, dans son cas, la nourriture servie à ses animaux.
L'urée, rapporte-t-il, est passée d'environ 600 dollars la tonne en 2021 à plus de 1000 dollars la tonne cette année.
L'Union des producteurs agricoles (UPA) confirme ces augmentations de tarifs.
Les données fournies datent du 18 février, soit une semaine avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie. On avait déjà commencé à voir une spéculation avant le conflit, soutient Martin Caron, président de l'Union des producteurs agricolesUPA. La crainte d'une guerre entre deux acteurs majeurs du garde-manger mondial, ajoute-t-il, avait suffi à déstabiliser les marchés.
Un rapport du département américain de l'Agriculture (Nouvelle fenêtre), au 10 mars, corrobore le maintien de cette tendance à la hausse après l'éclatement de la guerre.
Le marché des fertilisants est particulièrement touché par le conflit. Les agriculteurs canadiens et québécois, qui commenceront l'épandage et l'ensemencement des champs ce printemps, ne sont pas épargnés.