Guerre en Ukraine: La communauté polonaise inquiète à Potton
Radio-Canada
La communauté polonaise suit de près les événements en Ukraine. Dans la municipalité de Potton à l’épicerie et restaurant Euro-Delli du Village, tenu par un couple de Polonais d’origine, les clients viennent chercher des spécialités du pays et surtout partager leur peine et leurs espoirs.
Entre les murs du commerce, Barbara Jasinski, nouvelle résidente à Potton, retrouve le goût des plats de son enfance et sa langue maternelle. Née à Montréal, ses parents sont venus de Pologne après la Deuxième Guerre mondiale. Elle se procure des plats qui lui rappellent ce que sa mère cuisinait. Actuellement d’autres souvenirs, cette fois douloureux, remontent à la surface avec l'invasion de l'Ukraine.
« Je me souviens de mes parents qui parlaient de la peur qu’il y avait. Et moi étant la deuxième génération de mes parents, j'ai peur parce que comme n’importe qui, on ne sait pas ce qu’il va arriver. Le petit bouton nucléaire, il y a cela aussi… mais c’est sûr que cela va se régler. On ne sait pas quand, mais on espère le plus vite possible. »
Xavier Milewski, fils et petits-fils d'immigrants polonais, exprime la même inquiétude, mais également le même espoir. « Mon grand-père est passé à ça de se faire exécuter dans la rue en Pologne, donc cela nous ramène à ces histoires-là dans la famille. C'est horrible, a-t-il confié. Ce sont vraiment des ambitions terribles les armes nucléaires. On ne sait pas ce qu’il peut arriver, mais on est avec l’Ukraine. »
Les propriétaires de l'Euro-Delli du Village ont quitté la Pologne il y a bien longtemps. Tout en servant les clients, ils suivent les développements en Ukraine à la télévision polonaise. Ils prennent également des nouvelles de leurs proches au pays.
« C'est terrible. J'ai beaucoup d'amis en Pologne qui sont dévastés. Ils se procurent des vêtements, des couvertures et tout ce qu'ils peuvent trouver. Ils mettent tout ça dans des camions en direction de la frontière pour aider le peuple ukrainien. Une guerre c'est terrible pour tout le monde.* »
« Ça ne peut pas continuer, tuer des personnes innocentes dans leurs maisons... C'est impossible* », a exprimé en anglais le copropriétaire, Jan Mierzwinski. « Espérons et prions pour que bientôt, tout cela soit terminé, que tout redevienne calme et paisible dans le monde* », a souhaité en anglais, Mme Beben. Les pourparlers des dernières heures n'ont pas encore permis de transformer ce souhait en réalité.
D’après le reportage de Guylaine Charette.
*Traduction de Radio-Canada