
Guerre en Ukraine : Mélanie Joly discute avec son homologue chinois
Radio-Canada
Le Canada et la Chine sont peut-être en désaccord sur de nombreux points, mais l'adhésion de Pékin est somme toute essentielle au sujet d'une question clé : contribuer à mettre un terme à la guerre en Ukraine, a déclaré mardi la ministre des Affaires étrangères.
Mélanie Joly a affirmé à La Presse canadienne qu'elle avait communiqué ce message lors d'un entretien téléphonique, la semaine dernière, avec son homologue chinois Wang Yi, avant de se rendre cette semaine en Asie du Sud-Est, un voyage qui vise un objectif primordial : dévoiler la stratégie indopacifique du Canada, promise depuis longtemps par le gouvernement libéral.
L'étiquette indopacifique constitue un raccourci diplomatique pour les politiques et les démarches de la vaste région Asie-Pacifique qui visent à exclure la Chine dans le but de faire face à son influence massive dans toute cette région.
La visite officielle de Mme Joly en Indonésie et au Vietnam intervient également alors que les pays occidentaux, en particulier les États-Unis, s'appuient sur la Chine pour qu'elle se montre plus tiède face à l'invasion de l'Ukraine par les troupes de Vladimir Poutine.
Nous pensons que la Chine a une opportunité de s'assurer qu'elle joue un rôle constructif pour mettre fin à la guerre, a déclaré Mme Joly dans une entrevue depuis l'Indonésie cette semaine, avant son départ pour le Vietnam.
Il s'agissait du premier entretien entre les ministres des Affaires étrangères du Canada et de la Chine depuis la libération, en septembre 2021, de Michael Kovrig et Michael Spavor. Les deux Canadiens étaient détenus en Chine depuis près de trois ans dans une affaire qui avait assombri considérablement les relations sino-canadiennes.
Les deux hommes avaient été arrêtés dans ce qui a été perçu comme des représailles de Pékin à l'arrestation par le Canada de la directrice financière chinoise Meng Wanzhou en vertu d'un mandat d'extradition américain, en 2018 à Vancouver.
L'affaire n'a été résolue que lorsque le département américain de la Justice a retiré sa demande d'extradition, ce qui a ouvert la voie à ce qui est devenu essentiellement un échange de prisonniers.
Un compte rendu de l'appel, publié par l'ambassade chinoise, précise que c'est Mme Joly qui était à l'origine de l'appel. Le communiqué montre que la Chine entretient toujours des rancunes quant au rôle du Canada dans l'arrestation et la tentative d'extradition de la directrice de Huawei. Le compte rendu indique par ailleurs peu de mouvement sur la question de l'Ukraine.