Greta Van Fleet : le rock and roll ne mourra pas
Radio-Canada
Rien n’est plus utile pour un jeune groupe qui désire se faire connaître qu’une musique référencée au passé. Rien n’est difficile pour un jeune groupe que de se démarquer des références du passé afin de forger son identité.
Ce fut l’histoire de Greta Van Fleet. Du moins, jusqu’à l’actuelle tournée Dreams In Gold qui les a menés au Centre Bell, jeudi soir.
Vous souvenez-vous de la première fois que vous avez entendu Highway Tune ou Safari Song, il y a cinq ou six ans? Après 20 ou 25 secondes d’écoute de l’une ou l’autre, un seul nom venait en tête : Led Zeppelin. Et pour cause.
La voix puissante, flexible et haut perchée de Joshua Kiszka était à s’y méprendre celle d’un jeune Robert Plant, tandis que les riffs de guitare de son frère jumeau Jake avaient l’air de sortir de l’usine de Jimmy Page. C’est correct. On n’a jamais reproché à Oasis (Beatles) ou aux Black Crowes (Rolling Stones) leurs influences.
Et lesdites influences n’ont pas disparu sur scène. Il fallait voir et entendre cette réaction des 11 000 spectateurs dès les premières notes de Safari Song, deuxième chanson interprétée par le groupe américain originaire du Michigan. C’était comme un coup de pied dans la fourmilière qui annonçait une grande soirée rock and roll. Quoique sur cet aspect, nous avions déjà été bien servis.
En ouverture, durant 25 minutes, Hannah Wicklund a démontré tout son talent avec son blues mâtiné de rock (ou est-ce l’inverse?). Que ce soit avec ses compositions comme Ghost ou Mama Said, l’Américaine native de la Caroline du Sud a fait mouche avec une voix perçante, surpassée par sa dextérité sur le manche de sa guitare.
Avec ses longs cheveux bouclés et sa tenue vestimentaire, je me disais que la chanteuse-guitariste aurait pu être téléportée de Woodstock dont on célébrait le 53e anniversaire cette semaine après avoir partagé la scène avec Jimi Hendrix. Super accueil de la foule du Centre Bell, très nombreuse dès 19 h, qui a chaleureusement applaudi les envolées de la jeune femme, y compris un solo du genre talk box de Peter Frampton.
Quelques minutes plus tard, Taylor Momsen et ses potes du groupe The Pretty Reckless sont venus nous défoncer les tympans à coups de salves de rock ascendant métal, comme on dirait en astrologie.
Déchaînée, Momsen a présenté une poignée de nouvelles chansons de l’album Death by Rock and Roll, mais ce sont les désormais classiques du groupe qui ont mis le feu, comme Make Me Wanna Die. Avec ses cheveux blonds flottants, ses longues bottes, sa dégaine générale et son attitude fonceuse, dieu que la chanteuse-actrice-mannequin révélée dans la télésérie Gossip Girl m’a rappelé à ce moment Courtney Love au Métropolis, au milieu des années 1990. Avec plus de voix, quand même…