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Grand Prix du Canada : les retombées économiques justifient-elles encore sa tenue?
Radio-Canada
Le Grand Prix du Canada, qui se tient à Montréal, est une manne touristique pour la métropole québécoise. Jusqu'à 120 000 visiteurs sont attendus cette fin de semaine sur le site de l'événement, dont l'apport au PIB québécois s'élevait à 63 millions de dollars en 2019. Mais au-delà de ces chiffres, les retombées en valent-elles vraiment le coût?
Rien n'est moins clair, estime l'économiste Daniel Denis. Il manque d'analyses disponibles sur le plan économique de manière continue, souligne-t-il lors de son passage à l'émission Zone économie sur les ondes d'ICI RDI. Parce qu’il ne faut pas se le cacher, le Grand Prix de formule 1, il a connu un passage à vide il y a quelques années.
« Souvent, ces évaluations-là sont cachées, peu connues. On nous dit : "Oui, ça vaut la peine", mais on n’en connaît pas vraiment les aboutissements. »
D'autant plus que les autorités investissent des sommes faramineuses pour la tenue de cette compétition. Entre 2009 et 2031, les trois paliers gouvernementaux auront déboursé 400 millions de dollars uniquement pour les droits versés aux propriétaires du circuit, selon l'Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS).
L'événement demeure cependant intéressant pour les commerces de la métropole. Particulièrement, je dirais, pour les intervenants privés du secteur du tourisme à Montréal, il n'y a pas de doute que c'est un événement qui est vraiment grandement apprécié et attendu, remarque Daniel Denis.
Les données de la société Moneris indiquent que lors du dernier Grand Prix de Montréal, le volume des ventes a grimpé de 31 % pour les bars de la ville, de 24 % pour les restaurants et de 13 % pour les attractions.
L'édition de 2019 a quant à elle généré près de 900 emplois et attiré 290 540 visiteurs qui ont chacun dépensé en moyenne 936 $ durant leur séjour, selon Tourisme Montréal.
Or, une analyse complète des retombées, qui prendrait en considération un plus vaste éventail de critères, manque toujours à l'appel, déplore M. Denis. Par exemple, de plus en plus d'investisseurs tiennent compte des critères ESG, qui englobent les dimensions environnementales et sociales ainsi que l'aspect de la gouvernance.
Un rapport produit par la fédération de la formule 1 en 2019 révélait que les Grands Prix sont responsables de l'émission de plus de 250 000 tonnes de CO2 par année.