Grand feu meurtrier de 1922 : ils ont connu les survivants
Radio-Canada
À l’approche du centenaire du grand feu de Haileybury, qui a fait 43 morts et mis plus de 6000 personnes à la rue dans 18 cantons du Témiscamingue ontarien, Maureen Church retourne sur les lieux où sa grande tante a donné naissance le soir même de l’incendie dévastateur, le 4 octobre 1922.
En marchant vers ce qu’était la centrale hydroélectrique de Charlton, Maureen se rappelle à quoi sa grande tante Mabel Thompson a dû faire face lors de ce tragique évènement.
La ville brûlait autour d’eux. Ils ont pensé à un endroit pouvant leur sauver la vie, raconte Maureen. Ils savaient que c’était [la centrale hydroélectrique] ignifuge, puisque tout était en béton armé.
L’intuition de Mabel et son mari était la bonne. Ce refuge temporaire pour leur famille était le cœur et l’âme de Charlton. La construction de cette centrale, fournissant également de l'électricité à la communauté d’Englehart, venait d’être terminée en 1914.
Maureen se souvient que c’était un docteur de la ville qui devait venir visiter sa tante pour l’aider à accoucher à la maison familiale puisqu’elle était déjà enceinte depuis neuf mois.
« Quand elle est arrivée ici [à la centrale hydroélectrique] à travers les flammes, les 70 personnes qui étaient sur place l’ont aidée [à accoucher]. »
Cette nuit-là naît un petit garçon nommé Willie Thompson.
La naissance de Willie est l’une des rares bonnes nouvelles au canton de Charlton rasé par les flammes, qui ont fait six morts. Seuls trois bâtiments ont résisté au feu, dont la centrale hydroélectrique.
En 1971, un an avant de mourir d’une crise cardiaque, Willie déménage chez les grands-parents de Maureen. La femme, qui avait 13 ans à cette époque, a pu renforcer ses liens avec son grand cousin.