Grève chez Agropur : les deux parties déçues du gaspillage de lait
Radio-Canada
Alors que des milliers de litres de lait ont dû être jetés à cause du conflit de travail à l'usine d'Agropur à Granby, les deux parties se disent désolées de la situation.
L'employeur affirme tout faire pour éviter que plus de lait soit ainsi gaspillé, alors que le syndicat reproche à Agropur de ne pas s'être préparée à la situation et de chercher à faire porter l'odieux du gaspillage aux syndiqués.
Les 250 travailleurs, membres d'un syndicat de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), ont déclenché une grève illimitée le 29 juin, après avoir voté à 100 % en faveur du mandat de grève.
En entrevue lundi, Bernard Cournoyer, conseiller syndical à la CSD, a affirmé que la volonté de l'employeur de modifier considérablement les horaires a mis le feu aux poudres et fait déclencher la grève.
Il rapporte que l'employeur voudrait notamment allonger les journées de travail de 8 à 12 heures durant la semaine et faire rentrer les employés au travail à des heures différentes, selon les jours de la semaine et les besoins de l'entreprise.
Depuis 1983, ils ont ces horaires de travail. Et là, l'employeur veut que les employés soient flexibles en ce qui concerne le début et la fin des quarts, c'est-à-dire qu'un matin vous pouvez commencer à 7 h, le lendemain, l'employeur peut dire "tu rentres à 8 h" et le surlendemain ça peut être à 9 h. Ça vient bouleverser complètement la vie familiale, a protesté M. Cournoyer.
Et cette réorganisation des horaires aurait comme conséquence l'élimination de 30 postes, affirme le conseiller syndical. C'est le nerf de la guerre, a-t-il lancé.
Le conseiller syndical affirme que l'employeur a formulé 158 demandes touchant 32 des 33 articles de la convention collective. Il assure que la question salariale n'a même pas encore été abordée. Selon lui, le climat de travail n'est pas bon non plus et il y aurait maintenant de 450 à 500 griefs.
Interrogée à ce sujet, la direction d'Agropur n'a voulu entrer dans le détail ni de la négociation, ni des affirmations du syndicat, ni de ses demandes adressées aux travailleurs touchant la convention collective.