GNL Québec peut-il renaître de ses cendres?
Radio-Canada
Quelques jours après l’entente de principe conclue entre la société mère de GNL Québec, Symbio Infrastructure et la société d’État ukrainienne Naftogaz, le débat qui entoure l’implantation d’une usine de liquéfaction de gaz naturel à Saguenay revient dans les discussions des opposants et des partisans du projet.
Pour plusieurs, cet accord pourrait permettre de donner un second souffle au projet de GNL Québec, même si ce dernier a été rejeté tant par le gouvernement provincial que par le gouvernement fédéral dans la dernière année.
Yvon Laprise et Pierre Charbonneau font partie du groupe Facebook Notre région, nos décisions. Ils ont toujours milité en faveur du projet et ils sont persuadés que le contexte mondial lui est désormais propice.
« On le sait déjà qu'en mars 2021, il y a eu une entente entre le Canada et l'Allemagne pour approvisionner l'Allemagne en gaz naturel si besoin. Là on voit que le besoin est là parce qu'on parle pas juste de gaz pour remplacer le gaz naturel en Ukraine. C'est vraiment tout le gaz naturel exporté par la Russie. C'est immense! », se réjouit Yvon Laprise.
L'opportunité de l'Europe, qui est en train de redéfinir tous les fournisseurs d'énergie, est l'occasion de tout remettre en question puis de reconsidérer la question en entier. Puis les investisseurs le savent, renchérit M. Charbonneau.
Les opposants au projet GNL Québec n’ont pas tardé non plus à se faire entendre. Dans un courriel envoyé à Radio-Canada, le porte-parole de Greenpeace, Patrick Bonin, considère que la relance du projet d'usine de liquéfaction de gaz naturel serait irréaliste.
« Cette annonce de GNL Québec est tout simplement ridicule considérant que l’entreprise n’a aucune autorisation et aucun permis pour aller de l’avant avec ce projet. C’est ni plus ni moins un show de boucane. GNL Québec fait preuve d’arrogance sans borne et est irrespectueuse envers les gouvernements fédéral et provincial qui ont rejeté de façon claire et nette ce projet à la suite de processus d’évaluations environnementales rigoureux et basés sur la science », écrit-il.
L’avis est le même du côté de la Coalition Fjord qui a toujours manifesté son désaccord vis-à-vis du projet d’Énergie Saguenay.
Les enjeux d’approvisionnements énergétiques que connaît présentement l’Europe ne devraient pas être résolus par une augmentation de notre capacité d’exportation, mais bien au contraire, par une décarbonisation rapide exigée par le GIEC. Le gaz n’est pas, et ne sera jamais une énergie de transition a écrit la co-porte-parole de l’organisme Alix Ruhlmann.