GIEC : les solutions sont là, qu’est-ce qu’on attend?
Radio-Canada
C’est une œuvre scientifique remarquable que nous offre le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Un document riche, clair, fouillé, plus détaillé que jamais, qui offre à ceux et celles qui détiennent les clés du pouvoir une chose très précieuse : des solutions à portée de main.
Et ce ne sont pas que de grands principes. Ce troisième et dernier opus du sixième rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climatGIEC nous offre du concret : pour chaque domaine de la vie quotidienne, pour chaque pilier de nos économies, les experts proposent des actions précises à engager pour décarboner le monde.
Qu'est-ce qu'on attend pour s'y mettre? Qu'est-ce qu'on attend pour agir et mettre en œuvre toutes ces recettes, toutes ces mesures qui ont été explorées au fil des ans?, m’a dit cette semaine Jean-Pascal van Ypersele, professeur de climatologie à l’Université Louvain-la-Neuve et ancien vice-président du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climatGIEC.
C’est une question fondamentale. Car si on lit bien le rapport, on comprend que les solutions de rechange pour sauver le climat ne sont pas nécessairement plus chères que le statu quo, qu’elles permettront d’améliorer notre bien-être et qu’elles nous feront épargner de grandes sommes dans l’avenir.
Le hic : il faut s’y mettre immédiatement. Pas demain.
On pourrait résumer le rapport en trois axes.
D’abord, la priorité est de tourner le dos aux énergies fossiles, dès maintenant. Et cela est possible, nous disent les scientifiques. Pas nécessairement facile, mais possible, grâce notamment à la réduction rapide, spectaculaire depuis une décennie, du coût des énergies renouvelables et des technologies vertes. Ces énergies et ces technologies sont accessibles, partout. À titre d’exemple, depuis 2010, le coût du déploiement de l’énergie solaire et de la production des batteries lithium-ion a baissé de 85 %.
À cette transformation doit ensuite s’ajouter la préservation à tout prix des forêts et des milieux naturels, qui restent à ce jour – il faut le rappeler – la meilleure technologie qui soit pour capter et stocker le CO2.
Enfin, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climatGIEC démontre qu’il y a un énorme potentiel de réduction des émissions de GES dans l’ajustement dans nos modes de vie. Les décideurs doivent améliorer le design de nos villes afin de favoriser les déplacements à vélo et à pied, et doivent investir massivement et de façon urgente dans des transports en commun confortables et efficaces, afin d’inciter les gens à délaisser leurs voitures. Il faut aussi manger moins de protéines animales, acheter moins de vêtements neufs, prendre moins souvent l’avion et, de façon générale, devenir des consommateurs plus sobres.