Gestion des urgences : les problèmes de main-d’œuvre au cœur du problème
Radio-Canada
La ministre de la Santé du Nouveau-Brunswick a beau lever le ton pour qu’on améliore la situation dans les salles d’urgence, mais rien ne changera véritablement si on ne s’attaque pas au problème systémique du manque de travailleurs, préviennent des intervenants.
Dans une lettre envoyée récemment aux deux régies de santé de la province, la ministre Dorothy Shephard demande que les choses changent aux urgences des deux hôpitaux de Moncton.
Elle s’indigne que des patients restent si longtemps dans l’ambulance avant d’être pris en charge par le personnel de l’hôpital.
Si la sortie est généralement jugée pertinente, rien ne changera si les enjeux de main-d’oeuvre restent entiers, observe Jean-Claude D’Amours. Le député d’Edmundston-Madawaska-Centre est porte-parole des libéraux en matière de santé.
« C'est qu’on est en train d’étirer l’élastique avec les ressources humaines que nous avons dans les hôpitaux. On est en train de vraiment affaiblir le système. »
Lorsqu’on arrive avec un flux accéléré de patients en ambulance, bien on a déjà un problème. Donc, imaginez comment ça [la pénurie de main-d’oeuvre] accentue le problème, déclare M. D'Amours.
Tant et aussi longtemps que le gouvernement ne mettra pas les accents sérieux au niveau de la rétention et, vraiment, de l’embauche de professionnels de la santé, on va continuer de vivre avec des défis, conclut-il.
Claire Johnson, professeure adjointe à l’École des hautes études publiques de l’Université de Moncton, dit que la situation qui irrite la ministre Shephard ne la surprend pas, mais l’inquiète.
La situation est complexe, étant donné que les urgences n’ont aucun contrôle sur le nombre de patients qui vont arriver.