
Geoffroy lance Live Slow Die Wise, un troisième album à savourer lentement
Radio-Canada
Le chanteur et musicien montréalais Geoffroy lance mercredi son troisième album, Live Slow Die Wise, réalisé par Louis-Jean Cormier, sur lequel l’enrobage électro de ses deux premiers opus fait place à des sons plus organiques. L’artiste nous parle de musique, de philosophie et de l’importance de la pleine conscience.
Le titre du nouvel album de Geoffroy n’a pas été choisi au hasard. Live Slow Die Wise (vis lentement, meurs sage) évoque tout de suite, par opposition, un mantra longtemps véhiculé dans la culture populaire, celui du live fast die young (vis rapidement, meurs jeune).
Que l’on pense au tristement célèbre club des 27, cette lignée d’artistes morts à 27 ans (Kurt Cobain, Janis Joplin, Jimi Hendrix, Jim Morrison), ou aux décès hâtifs dans le milieu du rap (Tupac, Biggie Smalls, Juice Wrld), un sorte de mythe s’est formée autour de l’idée de vivre intensément, quitte à mourir prématurément.
Geoffroy ne nie pas avoir suivi ce précepte par le passé, mais il affirme s’être assagi au fil du temps, prenant la pleine mesure de la fragilité de la vie.
Je pense que le Live Fast Die Young va rester là, c’est un côté de ma personnalité. Tu ne tournes pas la page en te disant "aujourd’hui je deviens un adulte". C’est juste un autre côté de toi qui prend plus d’importance à un certain moment, résume-t-il au bout du fil, dans un chalet où il réside pour quelques semaines à Saint-Sévère, près de Trois-Rivières
À l’aube de la pandémie, en mars 2020, Geoffroy Sauvé, alias Geoffroy, était en pleine tournée pour son album 1952, lancé quelques mois plus tôt. Après le succès de son premier album, Coastline (2017), et l’accueil chaleureux réservé à sa suite, 1952, l’avenir était pour ainsi dire lumineux.
La première semaine de confinement, j’avais trois concerts sold-out à Montréal et Québec, et deux événements corporatifs. Je faisais mon année en une semaine, résume-t-il. Comme plusieurs artistes, la COVID-19 lui a brusquement coupé l’herbe sous les pieds.
Passé le découragement initial, le mieux-que-rien est rapidement revenu dans la tête de cet adepte du verre à moitié plein. Au début de la pandémie, il y a eu une phase "lune de miel" où j’étais content que ça ralentisse. J’étais dans un bon mood, dans un esprit d’acceptation, explique-t-il.
La première mouture des chansons de Live Slow Die Wise a pris forme dans son appartement de la rue Laurier, à Montréal, avec sa guitare et son piano. Son souhait de s’éloigner de l’enrobage électronique de ses deux premiers albums cadrait finalement assez bien avec les contraintes de la pandémie.