
Genesis : un dernier tour de piste de Phil Collins chaudement salué
Radio-Canada
Toute ma vie d’adulte, j’ai entendu la même rengaine dès qu’une conversation portant sur Genesis est survenue avec n’importe quel amateur du groupe un peu plus âgé que moi : « Genesis, c’était bien meilleur avec Peter Gabriel ».
Ne vous inquiétez pas, je n’ai pas l’intention de tenter de contredire ce genre d’affirmation aussi évidente que récurrente. Après tout, Supper’s Ready et I Can’t Dance, d’un strict point de vue de mélomane, ça n’a rien à voir.
Mais en cette année 2021 qui est la 46e (!) depuis le départ de Gabriel, on doit noter qu’à chaque retour du groupe à Montréal, il attire les foules. À un moment donné, il faudra admettre que ce qu’on désigne familièrement comme la période Collins a des adeptes au moins aussi fidèles que ceux de la période Gabriel. Constat.
Phil Collins, 70 ans, Tony Banks, 71 ans, et Mike Rutherford, 71 ans, étaient donc de retour dans la métropole québécoise, lundi, pour le premier de deux concerts au Centre Bell, 14 ans après leur passage au Stade olympique.
Collins est venu se produire en solo il y a trois ans et ceux qui ont assisté au concert ont constaté les ravages de plus d’une décennie de nombreux problèmes de santé. Le Britannique ne peut plus jouer de la batterie, il se déplace avec une canne et il doit demeurer assis durant le concert.
Au plan vocal, la puissance de Collins est moindre que jadis, ce qui explique la présence de deux choristes qui le secondent fort bien. Cela dit, avez-vous déjà tenté de chanter assis? C’est fou comme ça cause problème pour la respiration... De faire ça pendant plus de deux heures et quart, c’est franchement impressionnant. À tout prendre, c’est plus une perte de vernis du timbre mélodique du chanteur qui a été perceptible durant la soirée.
Genesis et le Québec, c’est une histoire d’amour que peu de groupes internationaux ont vécu sur nos terres. Collins a déjà annoncé qu’il s’agissait de sa dernière randonnée avec ses potes en raison de son état de santé. En dépit du point d’interrogation de l’appellation de la tournée The Last Domino? qui laisse planer l’ambiguïté, je doute que les quelque 16 000 personnes présentes au Centre Bell aient apprécié la soirée sans penser que ça serait la dernière.
Bonsoir tout le monde, a lancé Collins en français. Merci d’être ici ce soir. Lundi soir à Montréal… Que pourriez-vous faire d’autre? Humour typiquement british.
Turn It On Again a permis de mesurer rapidement le découpage visuel avec les écrans divisés pour chacun des membres et de leurs musiciens. Puis, Collins, en gros plan sur un fond rouge, avait toujours l’air d’un croquemitaine durant Mama et ses habituels A-ha-hah!. Nous étions en terrain connu.