Gaston Lagaffe pourra renaître sous le crayon du Québécois Delaf
Radio-Canada
Gaston Legaffe est autorisé à renaître. Un nouvel album signé par le Sherbrookois Delaf (Marc Delafontaine) pourrait être publié à la fin de l'année après la résolution d'un litige entre l'éditeur Dupuis et Isabelle Franquin, la fille du créateur de ce célèbre personnage de bande dessinée.
Au lendemain d'une sentence arbitrale rendue à Bruxelles, l'éditeur historique de cette série de bande dessinée belge a affirmé mercredi avoir définitivement clos le différend qui l'opposait depuis un an à Mme Franquin.
Il s'agit d'une version légèrement nuancée par les avocats de cette dernière, même si l'un d'eux a dit à l'AFP ne pas remettre en cause le principe de la résurrection de Gaston.
Au cœur du litige qui a éclaté au printemps de l'an dernier : la possibilité pour un tiers de dessiner une suite aux aventures du célèbre antihéros gaffeur créé en 1957 par André Franquin (1924-1997).
En apprenant que Dupuis avait confié cette mission à Delaf (Les nombrils) pour une sortie d'album prévue en octobre 2022 et que certaines planches avaient été rapidement prépubliées dans Le Journal de Spirou, la fille et unique ayant droit de Franquin s'était tournée vers les tribunaux en Belgique.
Elle avait fait valoir l'exercice d'un droit moral inaliénable découlant de déclarations de son père selon lesquelles il ne voulait en aucun cas que Gaston Lagaffe soit repris par un autre dessinateur après sa mort. Les 21 albums publiés à ce jour (sans compter les rééditions) ont tous été signés par Franquin de son vivant.
Si un premier gag de Gaston Lagaffe dessiné par Delaf a fait son apparition en mars 2022, le procès intenté en référé à Bruxelles a eu pour conséquence de suspendre les autres prépublications.
De plus, mis sous pression, Dupuis a annoncé en mai 2022 renoncer à la sortie du nouvel album le temps que le litige soit tranché au fond par une procédure d'arbitrage, confiée à un avocat bruxellois désigné d'un commun accord par les deux parties.
Neuf mois après les plaidoiries devant cet arbitre, la sentence est enfin tombée mardi soir.