
Gare aux coupes de cheveux masculines et aux kidnappings en pleine rue: de nombreux droits menacés dans l’Amérique de Donald Trump
Le Journal de Montréal
Dans l’Amérique de Donald Trump, plus grand monde n’est à l’abri de voir ses droits reculer, qu’il s’agisse des femmes voulant se procurer la pilule abortive, des immigrants qui peuvent être détenus sans préavis ou des travailleurs dont le syndicat n’est soudain plus reconnu. «Toutes les personnes qui ne sont pas comme Donald Trump» risquent d’être ciblées par son administration ou par les gouvernements d’États conservateurs décomplexés, résume Barry Eidlin, professeur de sociologie à l’Université McGill. Voici un tour d’horizon des catégories les plus menacées.
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«Par où commencer?» soupire Barry Eidlin.
Depuis la seconde investiture de Trump en janvier, les personnes trans ont été visées à répétition, comme dans son ordre exécutif leur interdisant de servir dans l’armée.
En Arkansas, un projet de loi a été déposé qui permettrait de poursuivre quiconque aide une personne mineure dans une transition de genre. Ainsi, l’enseignant qui utiliserait le prénom choisi de l’élève pourrait être poursuivi, tout comme le coiffeur qui offrirait une coupe de cheveux qui n’est pas conforme au sexe biologique de l’enfant.
«La rhétorique, c’est toujours d’éliminer le wokisme», résume M. Eidlin. Mais, en réalité, les attaques sont tellement larges que plus personne n’est à l’abri, considèrent plusieurs experts interrogés.
Depuis le renversement de Roe c. Wade par la Cour suprême en 2022, de nombreux États ont restreint ou banni l’accès à l’avortement. Trump a depuis signé plusieurs ordres exécutifs limitant le financement fédéral de services d’interruption de grossesse.
Et la dégringolade n’est peut-être pas finie. Des groupes pro-choix craignent qu’une vieille loi qui interdit de distribuer du matériel «obscène» par la poste ne soit utilisée par des conservateurs pour empêcher des femmes de recevoir des contraceptifs ou la pilule abortive à distance, illustre Véronique Pronovost, qui étudie les mouvements antiféministes au sein de la Chaire Raoul-Dandurand.
Les femmes sont également ciblées par les décrets visant à abolir les critères de diversité et d’inclusion, que ce soit dans les emplois ou dans les thèmes des programmes de recherche scientifique.